Sous l'effet de la crise pétrolière, qui sévit depuis déjà plus d'une année, les banques algériennes deviennent de moins en moins riches, leur excès de liquidités ne cessant de s'amenuiser, à mesure que se contractent les revenus des hydrocarbures. De fait, selon la dernière note de conjoncture publiée avant-hier par la Banque d'Algérie (BA), le niveau de liquidités bancaires a reculé de 544,1 milliards de dinars au premier trimestre de l'année en cours, en conséquence au choc externe que subit l'économie nationale, du fait de la baisse des cours pétroliers. La liquidité globale des banques, révèle ainsi la BA, s'est contractée à un niveau de 2186,81 milliards de dinars à fin mars dernier, contre 2730,88 milliards de dinars à la fin de l'année écoulée. Cette forte contraction des liquidités bancaires, précise la Banque centrale, a été induite essentiellement par la «baisse des dépôts des secteurs hors hydrocarbures», tandis que le recul des dépôts de l'Entreprise nationale des hydrocarbures, Sonatrach, n'y a contribué, selon la même note, que pour «une faible part». La Banque d'Algérie, qui évoque, en ce sens, une baisse de 9,52% des dépôts bancaires à vue, dont ceux de l'Entreprise nationale des hydrocarbures, explique que la contraction des ressources au premier trimestre de 2015, «provient non seulement de l'ampleur du choc externe, mais aussi, dans une certaine mesure, d'autres facteurs de nature conjoncturelle ayant conduit à la baisse des dépôts des entreprises privées». Aussi, préconise-t-elle, les banques doivent désormais œuvrer à drainer «une fraction de la monnaie fiduciaire en circulation», en proposant «de nouveaux produits financiers», mais aussi des taux de rendements, c'est-à-dire des taux d'intérêt, «attractifs». Dans le même ordre d'idée, il est également précisé que le rythme actuel de la progression des crédits à l'économie, soit 4,23% au cours du trimestre considéré, «ne semble plus être soutenable sans recours des banques au refinancement auprès de la Banque d'Algérie». Ce faisant, cette dernière table sur un retour des banques et établissements financiers au refinancement auprès de ses structures, dès le second semestre de l'année en cours. Ceci étant, malgré le fort recul de la liquidité bancaire globale lors des trois premiers mois de l'année, la BA indique que des excès de liquidités, même réduits, existent encore et qu'elle continue toujours à procéder à leur résorption par le bais du marché monétaire. C'est ainsi qu'à fin mars dernier, révèle-t-elle encore, un montant de 1124,60 milliards de dinars a été résorbé, dont 1054,50 milliards de dinars au moyen de reprises de liquidités. Il reste que face à la tendance générale d'amenuisement des liquidités bancaires, la Banque centrale admet, en définitive, qu'elle a déjà commencé à réduire graduellement les opérations de reprise des liquidités, auxquelles elle faisait, auparavant, souvent recours pour contenir l'inflation.