Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) veut-il jeter les ponts avec la FIFA ? L'interrogation brûle les lèvres des observateurs si, bien sûr, le document parvenu à notre rédaction, hier, est authentique. Il s'agit d'une correspondance que la direction des sports d'élite et de haut niveau du MJS aurait adressée à l'instance du football mondial, la FIFA. Le courrier (non daté) évoque le projet Goal et la contribution des pouvoirs publics à sa réussite. Mais contrairement à certaines déclarations antérieures de la tutelle qui n'ont pas ménagé la FIFA, plus particulièrement à l'époque des deux dernières assemblées générales de la Fédération algérienne de football (FAF) le ton contenue dans la lettre a totalement changé. Le MJS souscrit totalement à la démarche de la FIFA en ce qui concerne le projet Goal, encourage sa promotion et réaffirme son entière disponibilité à participer à sa réussite. La correspondance, intitulée « Du devenir du projet Goal accordé par la FIFA au football algérien », indique que « 3,5 millions de dollars ont été alloués pour la construction d'une école nationale de football (fiche technique à l'appui)... érigée sur un terrain d'assiette d'une superficie de 5,4 ha à Sidi Moussa, aptes à la bonification à l'initiative » et annonce que « le MJS et à disposition un deuxième terrain d'une superficie de 6 ha à Koléa, nu-propriété de l'Etat transférable dans les formes requises au patrimoine de la FAF ». Sollicité pour connaître l'avis de la FAF sur le contenu de ce document, le président de l'instance du football national, Hamid Haddadj, a d'abord marqué sa « surprise par rapport, d'abord, à cette missive dont normalement la FAF doit être destinataire et ensuite par toutes ces intentions de bonne foi qui ne cadrent pas à tout ce qui s'est dit et s'est fait sur et contre la FAF. Comme par enchantement, la tutelle déclare toute sa disponibilité à la réussite du projet Goal, annonce l'octroi d'un terrain à Koléa dont personne n'a entendu parler auparavant. Faute d'éléments concrets, la FAF s'abstient de tout commentaire sur cet épisode ». La correspondance du MJS soulève maintes interrogations. Le timing d'abord. Y a-t-il un lien entre la publication (prochainement) du rapport de la commission des associations nationales (FIFA) et l'envoi de cette lettre ? Peut-être. Plus plausible encore, la réaction de la tutelle aurait été suscitée par la publication, sur le site de la FAF, d'un article sur le projet Goal. Au passage, le MJS a tiré à boulets rouges sur les dirigeants de la Fédération algérienne de football (FAF), leur reprochant d'avoir acheté le terrain sur lequel est est érigé le siège de la FAF, sans oublier quelques autres amabilités à l'endroit de ceux qui n'ont pas abdiqué devant la volonté du premier responsable du secteur. Commentant le contenu de la lettre du MJS adressée à la FIFA, un dirigeant fédéral dira : « Cet épisode nous renseigne parfaitement sur la tragique situation qu'endure le football. Ce document est une succession de contre-vérités. Le MJS bloque la FAF, parasite notre programme de travail et aujourd'hui nous sort deux terrains et assiettes (Sidi Moussa et Koléa) qu'il déclare vouloir mettre à la disposition de la fédération. Tout cela est étrange. » Le ministère de la Jeunesse et des Sports ignore-t-il que la concrétisation du projet Goal passe préalablement par la possession d'un acte de propriété du terrain... document que la fédération ne détient pas encore. De toute façon, la FIFA ne tardera pas à répondre au courrier du MJS pour, sûrement, lui signifier qu'elle ne peut avoir de relations avec les fédérations qui lui sont affiliées. Ce (nouveau) feuilleton relance le débat (passionné) sur le football.