Le ministère de la Jeunesse et des Sports compte mener, par le biais de sa direction du sport de haut niveau, nouvellement installée, une nouvelle politique pour relancer le sport d'élite, en exploitant judicieusement les ressources de l'Etat et assurer ainsi une meilleure représentativité du sport algérien dans les compétitions internationales. Le nouveau responsable de cette structure, M. Kamel Guemar, affirme que son plan d'action comporte des priorités qu'il tâchera de réaliser progressivement, selon les recommandations données par le ministre de la Jeunesse et des Sports, lors de la cérémonie d'installation. M. Guemar a souligné que la “reprise de relations sérieuses entre la tutelle et les fédérations, basées sur une politique transparente, constitue la priorité première”, a-t-il indiqué en soulignant le manque flagrant de coordination entre les deux parties. “La méfiance et les réserves ayant caractérisé ces relations ont été derrière les mauvaises prestations enregistrées par le sport algérien”, a ajouté le directeur du sport de haut niveau qui a souhaité que ces relations dépassent leur stade actuel pour devenir un véritable partenariat dont l'objectif majeur reste l'élévation du niveau du sport algérien. M. Guemar envisage de programmer des réunions périodiques entre sa structure et les directeurs des équipes nationales (DEN), pour étudier conjointement les programmes établis et les objectifs tracés dans un cadre de consultation et de dialogue. Le directeur du sport de haut niveau a également indiqué que la tutelle compte reprendre ses principales prérogatives dont notamment celle qui a trait au contrôle et à l'octroi des bourses. “L'octroi des bourses sera soumis à des critères bien définis reposant essentiellement sur les objectifs assignés”, a précisé M. Guemar qui reconnaît que le sport n'est pas une science exacte. “C'est vrai que le sport n'est pas une science exacte et nous ne pouvons pas assurer à 100% les résultats souhaités, mais nous devons réduire au maximum la marge d'erreur à travers les consultations et l'évaluation scientifique”, a précisé M. Guemar. La direction du sport de haut niveau compte, entre autres, octroyer des bourses à des groupes méthodologiques et non pas aux seuls athlètes. “L'octroi d'une bourse au seul athlète peut ne pas donner des résultats ; pour cela, il faut associer tout le groupe qui comprend, outre l'athlète, l'entraîneur, le psychologue, le spécialiste de l'alimentation et même le kiné”, a souligné M. Guemar qui envisage de mettre sur place un fichier détaillé sur tous les sportifs de haut niveau. La médecine du sport occupe, pour sa part, une place importante dans le programme de la direction, au vu de son rôle primordial dans le développement du sport de haut niveau. Dans ce contexte, M. Guemar a rappelé le cas du sauteur en hauteur Abderrahmane Hammad. Cet athlète souffrait d'une blessure depuis trois ans, qui l'a empêché de réaliser de bonnes performances, sans que personne ne le remarque. Par conséquent, la bourse dont il a bénéficié n'a été d'aucune utilité. La direction du sport de haut niveau se penchera sérieusement, selon M. Guemar, sur le problème de manque de centres de préparation pour l'élite nationale. Il a annoncé à cet égard que plusieurs projets sont en cours de réalisation ou à l'étude, ce qui permettra de résoudre ce problème dans un avenir proche. Parmi ces projets, le responsable du MJS cite le centre de Tikjda (en cours de réalisation), le centre d'entraînement des équipes nationales et le centre spécialisé en médecine de sport qui sont tous les deux en étude. La lutte antidopage constitue elle aussi l'une des priorités de la direction du sport de haut niveau. Pour cela, le MJS envisage de constituer un centre national de lutte antidopage en coordination avec le groupe Saidal. Les jeunes talents suscitent un intérêt particulier auprès de M. Guemar qui promet une prise en charge, à la hauteur des ambitions, pour assurer une bonne relève. Le cadre du MJS précise que l'objectif principal de l'élite nationale sera les Jeux africains prévus en Algérie en 2007, pour lesquelles elle devra effectuer une bonne préparation. Les Jeux méditerranéens seront, par contre, un objectif intermédiaire à ne pas rater, conclut M. Guemar.