Ce genre d'interventions, bientôt effectives, est une première au niveau de l'Est algérien. Le projet de la greffe de la moelle au niveau du centre anti-cancer (CAC) d'Annaba se confirme. Le professeur Abdelaziz Lankar, directeur du CHU Annaba, qui défend le projet depuis plusieurs mois, a eu finalement l'accord de la tutelle, et a instruit le chef de service de l'hématologie pour entamer les préparatifs. C'est la professeure Hanène Djeddi, chef de service oncologie au niveau du CAC qui l'a annoncé, confirmant ainsi les multiples réunions avec le service d'hématologie, tenues pour la mise en route de cette nouvelle prestation. «Le CAC, ce n'est pas seulement le traitement du cancer. Bientôt la greffe de la moelle y sera effective et sera une première à l'Est algérien. Ce projet a été validé et les préparatifs sont en cours. Pour ce faire, l'omniprésent professeur Lankar n'a pas lésiné sur les efforts au grand bonheur des jeunes malades souffrant de cette pathologie qui, pour suivre leur traitement et subir la greffe de la moelle, doivent faire le déplacement vers les hôpitaux du centre», explique la même source. A cette bonne nouvelle s'ajoutera l'amélioration technique de la prise en charge des femmes atteintes du cancer du sein, dont la maladie représente la plus importante incidence. A ce propos, la professeure Djeddi révèle que : « Le staff médical du CHU a organisé la semaine dernière une réunion de concentration pluridisciplinaire sur le cancer du sein. Ont pris part à cet important rendez-vous obligatoire des médecins spécialisés en anatomopathologie, des oncologues, des radiothérapeutes, des radiologues ainsi que des spécialistes en médecine nucléaire et en gynécologie. Les dossiers de nouveaux cas ont été discutés. L'objectif assigné est de mettre au courant le malade de tous ces rendez-vous ayant trait à la consultation, la radiothérapie et les traitements dans les différents services. Pilotée par la direction du CHU de Annaba, notamment le service des activités médicales, cette démarche simplifiera vraisemblablement les déplacements des malades qui seront ainsi informés de tout leur programme de traitement. Ce qui améliorera également la prise en charge du cancer de sein car tout le monde sera impliqué». Manque de personnel spécialisé Si pour les cancéreux de Annaba le problème des déplacements est pratiquement réglé, pour ceux de la région dépendant du CAC de Annaba cette nouvelle approche les inclue autrement. En effet, la même source avance que : «dans le cadre de la convention entre les CHU du nord et les hôpitaux des Hauts plateaux, un budget a été mis en place pour former des médecins et des paramédicaux pour les recruter au mois de septembre prochain dans les centres de Tébessa et de Souk Ahras. Les patients viendront au CAC d'Annaba uniquement pour le contrôle. La création de centres de soins dans les wilayas limitrophes va ainsi alléger le rush vers le CAC d'Annaba. Notre souhait est qu'Annaba devient un centre d'excellence. Quant à nous, nous occuperons de la qualité et des recherches ». Mieux encore, pour rester dans le cadre des directives du plan national de lutte contre le cancer, des médecins généralistes sont en formation pour assurer le traitement à domicile des cancéreux des banlieues et des communes lointaines. C'est une formation accélérée de trois semaines. «Actuellement, 18 médecins ont été déjà formés et 8 autres sont en cours ; ils sont issus des communes de Chétaïbi, Berrahal, Aïn Berda, El Hadjar et El Bouni», affirme toujours la même source. Même avec cet effort, le CAC de Annaba est en manque d'effectif spécialisé, paramédicaux et infirmiers. «Il dispose de 6 oncologues, un professeur, 4 maîtres assistants, en tant que chef de service et professeur de la structure, je vois que c'est très insuffisant par rapport au nombre important des malades. Nous sommes en train de former 6 résidents en oncologie. Ce qui va soulager un tant soit peu le service. Le professeur Lankar, le directeur général des hôpitaux à Annaba nous a promis de prendre en charge le recrutement dans les plus brefs délais. Nous lui faisons confiance», assure Pr Djeddi. Actuellement, le CAC de Annaba prend en charge les malades des wilayas de Guelma, El Tarf, Souk Ahras et Tébessa. Pour Skikda, le CHU a recruté 3 oncologues qui prennent en charge les malades de cette wilaya au niveau local. Avec ses 150 lits, le CAC, qui dispose d'équipements modernes, fonctionne actuellement en tant qu'hôpital de jour.Outre le service de chimiothérapie, il compte également une unité de radiologie, un service de médecine nucléaire, ainsi qu'une unité de greffe de la moelle, et une autre pour le diagnostic biologique. Ce service assure quotidiennement 70 cures. Après la greffe de la moelle, le prochain projet du Pr Lankar est de réaliser une unité de préparation centrale de la chimiothérapie. Pour cela, le CHU a recruté 3 pharmaciennes et 9 biologistes pour la préparation de la chimiothérapie dans de meilleures conditions d'hygiène et la gestion du produit. Pour la radiothérapie, un physicien a été détaché du comité national de l'énergie nucléaire (COMENA) avec 4 autres jeunes physiciens et 7 radiothérapeutes. En 2014, le service de l'oncologie comptait 1280 patients cancéreux. Le premier trimestre de l'année 2015, plus de 700 autres patients ont rejoint l'ancienne liste. Le cancer du sein représente 40% de la totalité de la pathologie. Le reste est réparti entre le cancer des poumons, ceux de la prostate et des intestins.