Nouvelle année, nouvelles résolutions. Et celles du centre anticancer (CAC) qui a ouvert ses portes le 10 de ce mois de février ne sont pas des moindres. Il était temps que cet établissement de santé publique attendu depuis des années accueille les malades. En effet, ce centre est doté de trois accélérateurs dont un de technologie de pointe pour le traitement des cancers avec une efficacité thérapeutique et une précision qui pourrait dépasser dans certains cas la chirurgie. Financé à 50% par un don du royaume d'Arabie Saoudite et le reste par le Trésor public algérien, le CAC de Annaba dispose d'un plateau technique de haut niveau dont une plateforme de réanimation de pointe. Il dispose également des meilleurs physiciens, radiologues et autres techniciens dans le domaine de l'oncologie. Cette équipe est appelée à subir des stages de formation. Le CAC est appelé à assurer aussi la formation du personnel médical et paramédical en postuniversitaire. Ce nouvel acquis du secteur de la santé à Annaba a été bien accueilli par les praticiens. Le professeur Abdelaziz Lankar, directeur général du CHU de Annaba s'en est fait l'écho : «Nous sommes fiers d'avoir réalisé cette structure de proximité. Elle permettra aux cancéreux d'être traités selon les standards internationaux. Comme vous l'avez certainement remarqué, tout est moderne jusqu'au moyen permettant une prise en charge idoine des malades». C'est un avis similaire qu'exprime le Dr Ridha Lehtihet, directeur de la santé et de la population de la wilaya de Annaba. «Ce centre vise à rapprocher les services médicaux de la population et à faciliter l'accès aux soins en matière de traitement des cancers dans la région de Annaba. C'est un autre moyen de lutter contre les cancers. Il ne faut pas croire que le CAC avec ses équipements sophistiqués, notamment les 3 accélérateurs dont un de dernière technologie sont suffisants. Pour permettre une exploitation rationnelle et sans risque pour nos effectifs ainsi qu'une bonne maintenance de ces équipements, des équipes seront appelés à subir des stages à l'étranger», dira-t-il. Toute heureuse de travailler dans des conditions autres que celles aléatoires de l'ancienne structure à l'hôpital Dorban dans laquelle praticiens et paramédicaux se piétinaient quotidiennement et que les malades s'entassaient à quatre sur le même lit, le Dr Djeddi Hanane a estimé que «le CAC permettra une meilleure prise en charge des cancéreux des régions de Annaba, Guelma, Tarf, Tébessa, Souk-Ahras et Azzaba dans la wilaya de Skikda. Des cycles de formation sont prévus pour être dispensés au personnel paramédical. Il est aussi prévu la mise en place d'outils performants pour administrer correctement les traitements et la mise à niveau des connaissances théoriques et techniques en cancérologie. Il est aussi question d'améliorer l'accompagnement des patients et de leur entourage pour une meilleure qualité de vie». En termes de cancérologie, il faut compter sur les compétences disponibles au service oto-rhino-laryngologie (ORL). Dirigé par le professeur Abderahmane Saïdia, ce service a le titre de pôle d'excellence du pays. Le bilan établi en ce sens pour la période de janvier 1996 à décembre 2014 en est révélateur avec 2 965 cas chirurgie de différents cancers en ORL, de la face et du cou. «Nous devrions être fiers que le service ORL de Annaba reste la locomotive de l'oncologie nationale à la fois sur le plan médical et technologique, mais aussi pour les innovations thérapeutiques», a indiqué un des praticiens en poste à l'hôpital Dorban lieu d'implantation du service ORL. Dans les coulisses du CAC, l'on discute sur l'opportunité de disposer du «Pet Scan», un outil qui permet d'évaluer l'évolution du cancer ou encore de le dépister. «Il s'agit d'un autre système d'imagerie plus récent qui permet de réaliser des images de l'intérieur du corps de façon très ciblée et précise», explique un spécialiste en imagerie médicale. Sans confirmer ou infirmer la disponibilité de ce type d'équipement médical au CAC de Annaba, il a précisé que le «Pet Scan» est une machine qui utilise la tomographie par émission de positons (TEP). Il s'agirait, selon lui, d'une technique d'imagerie médicale de médecine nucléaire. Ce système est utilisé principalement pour la prise en charge et le suivi des cancers du poumon, du sein, du côlon et du rectum, des cancers ORL (oto-rhino-laryngologie), des mélanomes, des lymphomes, des cancers de l'ovaire, de l'utérus, de l'œsophage et de l'estomac. Outre ce matériel de pointe, le CAC Ibn-Rochd de Annaba est doté de techniques de radiothérapie, de chimiothérapie et de chirurgie du cancer. Il met aussi à la disposition des patients des traitements par irathérapie pour les cancers thyroïdiens, la curiethérapie et un système complet d'imagerie diversifié. Plus qu'un centre ultra-moderne, ce CAC, placé sous la responsabilité de Mme Lounis Khodja Amal, est en mesure d'enregistrer des performances. L'établissement est appelé à ouvrir officiellement ses portes lors de la visite de travail que le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, est appelé à effectuer à Annaba avant la fin de ce mois de février.