Un véritable scandale lié à la gestion des parkings éclate à Boumerdès. Le wali semble découvrir des pratiques illégales d'attribution d'aires de stationnement à des jeunes de la commune. C'est, en tout cas, ce qui ressort d'une correspondance signée par ses soins, (n°231, datant du 25 mai 2015) adressée nommément au vice-président Mohamed B. à qui il reproche «d'avoir autorisé des jeunes, verbalement, pour l'exploitation de parkings en contrepartie de sommes d'argent». Ceci est contraire à la circulaire ministérielle n° 2127 du 22 novembre 2012 relative aux modalités d'exploitation des parkings. A Boumerdès, l'attribution des parkings ne se fait guère dans le respect de la réglementation en vigueur. L'octroi de ces espaces de stationnement aux jeunes est entaché, parfois, d'énormes irrégularités dont les auteurs n'ont jamais été inquiétés par les autorités devant veiller au respect des lois. Le wali écrit dans son courrier à l'édile local : «Vous avez même autorisé les anciens bénéficiaires de décisions d'exploitation de continuer à exercer leur activité avec des autorisations non renouvelées qui leur ont été octroyées précédemment». A défaut de sanctions administratives ou de poursuites judicaires, le wali s'est contenté dans sa correspondance de rappeler à l'ordre l'élu local en lui demandant de cesser ce genre de pratiques. «Je vous adresse un avertissement et je vous demande d'arrêter ce genre de pratiques qui entrave le fonctionnement normal des services de la commune…», lit-on dans la même correspondance. Est-ce suffisant pour un élu auquel on reproche d'avoir touché des pots-de-vin (le courrier parle de versement de sommes d'argent) de la part de jeunes «parkingueurs» qui s'adonnent au racket des automobilistes du matin au soir ? Plus grave encore, on a appris de source confirmée que le même élu a été choisi par le P/APC pour assurer l'intérim à la tête de l'Assemblée pendant son congé et la décision entérinée par l'administration. Contacté par téléphone pour vérifier la véracité des faits, le maire de Boumerdès, Sid Ali Aït Larbi (FFS), n'a pas daigné répondre à nos appels. En tout état de cause, ce qui apparaît comme un trafic florissant ne date pas d'hier. Il est à noter que la commune dispose de 30 parkings. Ces espaces ont été cédés à de jeunes bénéficiaires en 2013 à titre gracieux pour une durée de deux ans non renouvelable. Cependant, la plupart des exploitants continuent d'y imposer leur diktat malgré la fin de durée des autorisations d'exploitation. Ces «parkingueurs» engrangent d'importantes sommes d'argent, mais aucun centime n'est versé dans les caisses de la commune. Certains gardiens, n'ayant aucun sens du contact, se comportent en véritables maîtres des lieux et exigent parfois jusqu'à 100 DA pour une place de stationnement, comme c'est le cas à Figuier. Le seul parking qui n'est pas payant cette année est celui qui jouxte la maison de la Culture Rachid Mimmouni.