Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, qui a prêté allégeance à Al Qaîda en septembre 2003, constitue « l'une des menaces les plus lourdes qui pèse actuellement sur la France ». Des combattants « originaires d'autres pays du Maghreb, notamment tunisiens, libyens, marocains et mauritaniens » sont formés « dans les maquis algériens » du GSPC dont le chef a désigné la France comme l'ennemi numéro un de l'islam, selon la dernière note de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) française qui, cinq ans après le 11 septembre, analyse « la menace terroriste d'inspiration islamique » qui pèse sur l'Europe. Datée du 1er septembre, cette note, à laquelle fait référence Le Figaro dans son édition d'hier, évoque un risque qui « s'inscrit dans la durée ». Selon l'Uclat, la France est l'un des pays européens « les plus décriés par la mouvance terroriste islamiste », notamment en raison de la loi du 15 mars 2004 sur l'interdiction du port de signes religieux ostensibles à l'école, rapporte Le Figaro.L'Uclat relève que « plusieurs dizaines de personnes retiennent l'attention pour leur implication à titre individuel ou au sein d'une quarantaine de cellules constituées, en raison de leurs liens avec les zones irakiennes, pakistano-afghanes et sahélo-maghrébines ». Autant d'extrémistes qui pourraient basculer dans l'action violente. Une « cinquantaine de lieux de culte musulmans font actuellement l'objet d'une surveillance particulière en raison de leur fréquentation par des éléments radicaux ». L'intervention française au Liban pourrait « être utilisée comme prétexte par un groupe islamiste » ou « entraîner un risque terroriste sur place », estime l'Uclat. Deux zones de combat, l'Irak et l'Afghanistan, attirent les volontaires. L'Irak « constitue la menace la plus préoccupante ». « Principale terre de djihad », le pays accueille des militants prêts à combattre ou « à revenir dans leur pays d'origine pour y perpétrer des attentats une fois formés aux techniques du terrorisme urbain ». Selon l'Uclat, « au moins neuf individus partis de France sont morts en Irak, deux y sont incarcérés et une dizaine d'autres y seraient présents aux côtés des insurgés ». En Afghanistan, la note souligne que l'alliance entre les talibans et Al Qaîda « augmente la menace » pesant sur les forces françaises, et ce au moment où « la France a pris au début du mois d'août le commandement de la Force internationale d'assistance à la sécurité » à Kaboul. Depuis le 11 septembre 2001, en France, 175 personnes ont été mises en examen dans des dossiers terroristes et 71 individus, dont 15 imams, ont été expulsés.