Les marchés du pétrole peinent à trouver un certain équilibre. Entre surabondance de l'offre et craintes sur la demande, les échanges demeurent sans direction. Les cours semblent pourtant évoluer dans une fourchette variant de 50 à 65 dollars pour le Brent. Ce qui laisse déjà présager d'une clôture de l'exercice 2015 sur une moyenne annuelle des cours approchant la barre des 60 dollars. C'est dans ce sens que la Banque mondiale table sur une moyenne des cours de 57 dollars en 2015. Dans sa revue trimestrielle des produits de base Commodities Markets Outlook, l'institution de Bretton Woods met en avant une hausse de 17% en moyenne des cours du brut durant le second semestre de l'année. Ce qui l'a poussée à porter sa prévision du cours moyen pour l'année de 53 à 57 dollars. Elle tempère cependant ces prévisions plutôt optimistes, estimant que les prix demeureront faibles à moyen terme. C'est ainsi que l'économiste senior et auteur principal du rapport de la Banque mondiale, John Baffes, estime que «la demande de pétrole brut a été plus importante que prévu au deuxième trimestre. (…) Il est probable, compte tenu de l'ampleur des stocks et de l'augmentation de la production des pays membres de l'OPEP, que les prix resteront faibles à moyen terme». Le rapport de la Banque mondiale s'appuie dans ce sens sur une possible aggravation de la surabondance de l'offre en raison de la levée des sanctions à l'encontre de l'Iran. Il explique que «s'il est ratifié, le nouvel accord nucléaire conclu entre l'Iran et les Etats-Unis ainsi que d'autres grand pays permettra d'atténuer les sanctions, et notamment les restrictions sur les exportations de pétrole de la République islamique d'Iran». De même, l'évolution de la production hors-Opep est pointée du doigt en tant que facteur pouvant contribuer à «la dégradation de la situation» du marché. Le rapport estime ainsi que «les prévisions tiennent à la possibilité d'une production plus importante que prévu des pays non membres de l'OPEP (suite à la diminution des coûts de production) et à la poursuite de l'augmentation de la production de l'OPEP. Des pressions à la hausse pourraient résulter de la fermeture d'installations coûteuses — le nombre de forages pétroliers en exploitation aux Etats-Unis, par exemple, a diminué de 60% depuis novembre, mois durant lequel ils avaient atteint un nombre record — et des tensions géopolitiques». Plus globalement et selon la Banque mondiale, les prix de l'énergie ont augmenté de 12% durant le dernier trimestre, la hausse des prix du pétrole étant compensée par une baisse des prix du gaz naturel (13%) et du charbon (4%). La Banque mondiale estime toutefois que les prix de l'énergie devraient s'établir à des niveaux inférieurs de 39% en moyenne à ceux de 2014. Selon les projections, les prix du gaz naturel diminueront sur les trois principaux marchés de ce produit — les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie — et les prix du charbon chuteront de 17%. Notons enfin que les cours du brut finissaient hier la semaine sans direction, s'inscrivant à la baisse sur les marchés européens tandis qu'ils enregistraient un rebond sur le marché new-yorkais. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 55,13 dollars (vers 10h20 GMT) sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 14 cents par rapport à la clôture de mercredi. Le Brent est tombé vendredi (vers 9h30 GMT) à 54,80 dollars le baril, son niveau le plus faible depuis le 2 avril. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 26 cents à 48,71 dollars. Le prix du baril de WTI était tombé jeudi à 48,21 dollars, son niveau le plus bas depuis début avril.