L 'audience à laquelle le Premier ministre a également convié le ministre des Finances, celui de l'Industrie ainsi que le secrétaire général de l'UGTA, a permis de passer en revue les principales propositions du FCE afin de permettre l'émergence d'une économie à même de prendre le relais de la croissance par la dépense publique. Et c'est à ce titre que le président du FCE, Ali Haddad, a indiqué au cours d'une conférence de presse qu'il a animée hier, que «le temps est venu pour la mobilisation des capacités nationales, publiques et privées», pour prendre le relais de la croissance. Bien que l'essentiel des propositions transmises au gouvernement dans un premier temps au mois d'avril dernier semble avoir été pris en considération, le chemin des réformes paraît encore long. Cependant, le gouvernement «veut aller vite» et semble «à l'écoute» des propositions des opérateurs économiques, explique M. Haddad, qui met en avant l'urgence de la situation née du retournement du marché pétrolier. Il est vrai que le plaidoyer du FCE table sur l'initiation d'une vision de ce que devrait être le développement économique à long terme, tout en proposant des mesures d'urgence. C'est ainsi que les propositions du FCE s'articulent sur trois axes. L'axe des réformes structurelles, tablant sur la réforme de l'administration économique afin de renforcer le rôle régulateur de l'Etat, la libération des initiatives et des volontés d'entreprendre avec l'application de l'article 37 de la Constitution, la refonte du système fiscal, de la gestion du foncier, de la politique des IDE, ainsi que des subventions, pour ne citer que ces propositions sur un total de seize. Le second axe se penche sur des réformes sectorielles, tandis que le dernier axe s'attarde sur les propositions concernant la réorientation des politiques de subvention, ainsi que pour promouvoir le marché financier. Les responsables du FCE, M. Haddad en tête, ont d'ailleurs affiché un satisfecit quant à la prise en charge de certaines de leurs doléances via les décisions prises par le dernier Conseil des ministres. Assainissement du marché informel des devises Le président du FCE a ainsi salué la refonte du code des marchés publics, laquelle, explique-t-il, permettra d'encourager et de soutenir la production nationale. Il a insisté également sur l'importance de la dépénalisation de l'acte de gestion, laquelle lèvera les inhibitions des managers publics. Le président du FCE a également insisté sur les mesures de soutien à l'activité des entreprises prises dans le cadre de la LFC 2015, notamment sur le plan fiscal. Selon lui, les mesures d'assainissement fiscal permettront de capter les fonds colossaux circulant dans le circuit informel au sein du réseau bancaire, et ce, afin de les réinjecter dans l'économie réelle. A ce titre, les responsables du FCE ont expliqué que le gouvernement offre un taux de taxation réduit à 7% à tous ceux qui disposent de fonds non déclarés au fisc et souhaiteraient intégrer le circuit formel, à condition que ces fonds ne soient pas issus d'activités criminelles. Une mesure qui permettra, selon eux, de capter entre 700 et 1000 milliards de dinars sur les 3700 milliards de dinars circulant sur le marché. La mesure semble avoir été élargie aussi aux détenteurs de fonds en devises qui souhaiteraient les intégrer dans le circuit bancaire. M. Haddad se réjouit également des mesures prises par le gouvernement en matière de contrôle des importations et grâce auxquelles, dit-il, les produits déjà fabriqués en Algérie et de même qualité ne seront plus admis sur le marché local. Une mesure de plus qui sera sans doute salutaire pour les entreprises nationales, estime M. Haddad.