Qui peut se hasarder à traverser les rues d'Oum El Bouaghi au moment où le soleil darde ses rayons brûlants à l'heure de midi ? A cette heure, la circulation aussi bien piétonne qu'automobile cesse pratiquement dans toute la ville. Il faut dire que le djebel Sidi R'Ghiss, qui surplombe la cité du côté nord n'est pas fait pour adoucir l'atmosphère, du moment que la roche refuse à la végétation de s'installer. Les seuls espaces plantés d'arbres se trouvent du côté ouest. Une vaste étendue de chênes et de pins apporte aux lieux un certain souffle de fraîcheur. C'est là où vient d'être implanté un parc de loisirs. Les deux points cardinaux que sont l'est et le sud sont d'une affreuse nudité. Le nouveau centre- ville de par ses larges avenues ne laisse pas croître les ombres des bâtisses qui les bordent. Aussi les traverser en cette période caniculaire relève de la gageure. L'ancien centre-ville demeure, lui, clément malgré la chaleur torride de ces derniers jours de juillet. Il faut attendre le soir, quand le soleil décline à l'ouest pour que l'on voie apparaître quelques passants et passantes. Si les hommes, eux, prennent d'assaut les terrasses des cafés pour se délasser, les femmes, elles, tirent du plaisir de faire les magasins de vêtements et d'articles ménagers qui fleurissent dans les quartiers du vieux bâti. Que faire d'autre pendant les vacances d'été, sinon musarder dans les rues, s'attabler dans un café ou chercher un brin de fraîcheur du côté de la forêt qui délimite la ville à l'ouest, juste près de l'université Larbi Ben M'hidi ? «Pour fuir la fournaise d'Oum El Bouaghi, il n'y a pas mieux que de faire une virée du côté de la grande bleue. Ceux qui ne peuvent pas se permettre une ou deux semaines de vacances au bord de la mer, choisissent la plus simple des formules, à savoir prendre l'autocar le matin pour Annaba ou Skikda, y passent toute la journée et rentrent le soir. Ils renouvellent l'expérience la semaine prochaine», nous confie un jeune universitaire. Les plus nantis se permettent le luxe de quitter le territoire national, pour la Tunisie, le Maroc, ou encore la Turquie. « Chaque année, je m'installe à Aïn Turk, près d'Oran, d'autant que là bas j'ai des amis qui m'hébergent. Cela me revient moins cher que d'aller en Tunisie ou au Maroc», nous révèle Sami. Mais combien de jeunes ont cette aubaine ? Peu. Même très peu. Les enfants de la région d'Oum El Bouaghi fréquentent les piscines de la ville et celles de Ksar Sbihi. Beaucoup parmi eux déplorent que les autres villes de la wilaya ne disposent pas de lieux de distraction en été. L'absence de piscines pousse nombre de jeunes à s'aventurer dans les eaux boueuses des rivières et des retenues collinaires. Cela se fait à leur risque et péril. Ainsi l'on peut concevoir comment se passent les vacances à Oum El Bouaghi et dans les autres villes comme Aïn M'lila, Aïn Kercha, Meskiana, Dhalaâ, Sigus et Aïn Beïda.