Telle une femme séduisante, la corniche jijelienne est décrite comme naturellement splendide. A Jijel, Dame nature a tout donné. Ne laissant rien au hasard, elle a doté la région de tout ce qu'il y a de plus beau. Les grottes, les plages au sable doré, les criques, les rochers, les sentiers en montagne et… les monts forestiers et leurs singes magot. A Jijel, la nature n'est pas un vain mot. Le couvert végétal s'étend à lui seul sur 80% du territoire de la wilaya pour 115 000 ha de forêt. D'est en ouest, de Oued Z'hor à l'extrême nord-est, jusqu'au dernier point frontalier avec la wilaya de Béjaïa, 120 km de côte, soit 10% du littoral algérien, séparent le bleu de la mer de la verdure des monts forestiers. Taillée à flanc de montagne, la corniche est captivante. Ce tableau magique se complète par d'autres atouts. Œuvre de la nature, il comporte des sites envoûtants à Ziama Mansouriah, El Aouana, aux monts Guerrouche et partout ailleurs en bord de mer et en montagne. A part ce miracle de la nature, l'homme n'a pas laissé son empreinte sur la corniche. Pour séjourner en bord de mer, il n'y a que la plage et rien de plus. Les hôtels sont encore loin d'exister, pendant que les campings sont majoritairement fermés. En ville, les établissements hôteliers, non classés et de modeste standing, sont occupés à longueur de période estivale. Les nuitées doublent de tarif, pendant que le service reste le même. Et c'est toujours la loi de l'offre et de la demande qu'on balance pour donner plus d'arguments à ces prix de chambre d'hôtel qu'on fait flamber. «C'est la haute saison», souffle-t-on pour justifier cet excès. Depuis quelques années, c'est le logement chez l'habitant, une nouvelle formule de location d'appartement, qui est privilégiée. En ville, dans ses alentours et dans les autres communes de la wilaya, les numéros de téléphone sont partout inscrits sur les poteaux électriques, sur les murs et les façades, pour proposer des maisons et des appartements à louer. La demande est forte, notamment en ces moments de grand rush estival. Les tarifs oscillent entre 4000 et 5000 DA la journée pour un F2 et F3. Si une forte demande se fait de plus en plus sentir sur ce mode de location, c'est tout simplement parce qu'il y a un impressionnant afflux des estivants. Les visiteurs viennent de partout, de l'est, du centre et même de l'ouest du pays. De l'étranger, ils affluent par convois, pendant que les Jijeliens d'ailleurs sont les premiers à mettre le cap sur la corniche pour un séjour de villégiature en bord de mer. En ville et tout au long de la côte et de ses 19 plages officiellement ouvertes à la baignade sur les 50 recensées, c'est la cohue. La foule est tumultueuse. Les bousculades et l'agitation sont à leur comble. «Tant mieux pour les gens qui viennent dépenser de l'argent à Jijel, c'est bien pour les affaires, économiquement parlant, c'est rentable, en dépit des désagréments causés, je ne suis nullement agacé, bienvenue à nos visiteurs», se réjouit un habitant de la ville de Jijel. Considérée comme l'une des meilleures destinations touristiques en été, la région, notamment sa corniche, à l'ouest de Jijel, demeure encore loin d'assurer une base d'accueil à ses estivants à la hauteur de cette aura. Sans infrastructures hôtelières, la région risque de rater sa vocation balnéaire au profit d'autres villes qui affichent leur rivalité pour détrôner Jijel de cette réputation.