Le coup d'envoi de la 5e édition du festival l'été en musique a été donné, jeudi soir, à la salle Ibn Zeydoun par le passage sur scène de trois artistes représentant trois écoles musicales prestigieuses : la çanâa d'Alger, le gharnati de Tlemcen et le malouf de Annaba. Ainsi, durant un mois la musique, tous styles confondus, sera à l'honneur au niveau de trois espaces distincts de Riad El Feth, à savoir la salle Ibn Zeydoun à Alger, le théâtre de Verdure Saïd Mekbel du Bois des arcades et l'Esplanade. Pour la soirée d'ouverture, le public était assez nombreux pour découvrir les têtes d'affiche programmées. La soirée a été étrennée par une ‘‘touchia'' exécutée par l'orchestre pilote du festival, sous la houlette du chef d'orchestre et président de l'association musicale les Beaux-Arts d'Alger, Abdelhadi Boughoura. Comme le veut l'usage protocolaire, le commissaire du festival de l'été en musique, Maâmar Guenna en l'occurrence, a annoncé l'ouverture de cette manifestation dédiée à la musique aux sonorités plurielles. Venue de Paris, l'Algérienne Meriem Beldi de l'école d'Alger a eu l'insigne honneur d'inaugurer la soirée avec l'interprétation d'un répertoire des plus épurés. De sa voix prenante, elle a revisité une série de ‘‘haouaza'', suivis d'un enchaînement de ‘‘khlassat'' et d'‘‘istikhbar gherib'', ‘‘aroubi''. Après avoir égrené le temps imparti, l'artiste s'est retirée sous des salves d'applaudissements pour laisser la place à Brahim Hadj Kacem de Tlemcen. Celui-ci a offert un avant-goût de son programme en interprétant Ana El Maouloue Bel hwa, pour rependre ensuite le diwane de Mohamed Nedromi, Ya layamni Bliati. En guise de conclusion, il a fait une petite halte musicale maghrébine à travers les titres Ya chem's el achia et Salamet Leyla, suivis par des chants religieux. Le clou de la soirée sera incontestablement la brillante prestation de l'homme au costume et violon blancs, l'artiste Hamdi Benani de Annaba. En dépit d'une carrière riche de 57 ans, Hamdi Benani a su entretenir le secret du timbre de sa voix. Un timbre qui n'a pas changé d'un iota. Avec la classe et la modestie qu'on lui connaît, l'artiste a fait vibrer les planches par des morceaux suavement choisis. Il a entamé son tour de chant par sa toute première chanson qui l'a fait propulser au-devant de la scène artistique, Bahi el Djamel». Il enchaîne par d'autres tubes, à l'image de Belah ya Hamami, Ya rabi ya rabi laâyoun lahbara. Pour cet ancien routier des scènes, «la reprise de ces chansons», dit-il, ne laisse paraître aucune monotonie dans l'orchestration comme dans l'interprétation. «Je leur ai donné un style plus vivant qui pousse le public à écouter et à apprécier». La cerise sur le gâteau de la clôture de cette première soirée s'est caractérisée par le passage sur scène des trois artistes : Meriem Bledi, Brahim Hadj Kace et Hamdi Benani, lesquels ont repris à l'unisson Qoum tara et Wahd el ghouziyel.