Trois jours après les déclarations de Ayman Al Zawahiri, bras droit de Oussama Ben Laden, faisant état du ralliement du GSPC à son organisation, l'émir du groupe salafiste a annoncé son appartenance officielle à « Al Qaïda et l'allégeance à l'émirat et aux combattants du djihad de Abou Abdellah Oussama Ben Laden ». Dans un communiqué, daté du 13 septembre, et signé par l'émir national de l'organisation terroriste, Abou Mosaâb Abdelwadoud, de son vrai nom Droudkel, ce dernier a déclaré : « Après plus d'un an de négociations, le temps est venu d'annoncer une bonne nouvelle attendue avec impatience par les musulmans (...) En cette rude période marquée par le renforcement de l'oppression contre le monde musulman (...) et où l'alliance des croisés et des sionistes aidés par leurs esclaves renégats a lancé une guerre totale contre l'islam (...), ces derniers ont unifié leurs rangs et leurs étendards contre les bases de l'Islam (...) et pays musulmans dans le but de les détruire un à un. Nous avons vu comment ils ont piétiné l'image de notre Prophète, comment ils ont détruit l'Afghanistan et l'Irak, et coupé des parties du Soudan et bombardé le Liban (...). Et si ce n'était le bon Dieu, l'Algérie aurait, elle aussi, subi des divisions et des démantèlements. Le djihad a été le grand rempart contre le plan de colonisation. Devant cette stratégie diabolique, est-il permis pour les moudjahidine de rester dispersés ? (...) Ne peuvent casser l'épine des Etats-Unis d'Amérique que les Etats islamiques... ». L'émir du GSPC a estimé : « Après la trahison des dirigeants arabes, les moudjahidine d'Al Qaïda et à leur tête Ben Laden est le seul commandement qui peut habiliter en ces temps de réunifier les rangs dispersés des musulmans et mener la guerre de l'Islam contemporain.... » Le chef de l'organisation terroriste a de ce fait annoncé avoir pris la décision de prêter allégeance à Oussama Ben Laden, en « s'engagent à poursuivre le djihad en Algérie comme des soldats de son émirat. Nous sommes prêts à aller où il nous dit d'aller et à exécuter ce qu'il nous dit de faire. Il trouvera en nous écoute et obéissance et entendra de nous ce qu'il le rendra heureux ». Il a appelé les chefs des autres mouvements islamistes armés à travers le monde à rejoindre cette union afin, a t-il expliqué, de précipiter l'apparition de l'Etat de l'Islam. Dans le même site web, hébergé aux USA, le GSPC a diffusé également les déclarations de lundi dernier de Aymane Al Zawahiri, annonçant également l'allégeance du groupe terroriste salafiste à Al Qaïda. « Nous annonçons officiellement le ralliement du GSPC à Al Qaïda et qu'il soit une épine dans la gorge des croisés, des Américains, des Français et de leurs alliés, la douleur des renégats, enfants de la France et traîtres et nous prions Dieu afin qu'il aide nos frères de la djamaâ à frapper les fondements de l'alliance des croisés, notamment leur chef, l'Amérique.. ». Al Zawahiri a, dans son message diffusé sur la chaîne qatarie Al Jazeera, appelé les mouvements islamistes à travers le monde à unifier leurs rangs sous la bannière d'Al Qaïda. Pour les spécialistes, ces menaces ne sont pas nouvelles, puisque les groupes armés islamistes algériens ont déjà ciblé les intérêts de la France, que ce soit en Algérie ou sur son propre territoire. Depuis le début du terrorisme dans les années 1990, le GIA avait monté l'opération de l'enlèvement des diplomates français, l'attaque des gendarmes qui assuraient la surveillance d'une des résidences de ces derniers à Dely Ibrahim, sans oublier le détournement de l'Airbus d'Air France vers la fin de 1994, et les attentats qui ont secoué la capitale française durant l'été 1995. La seule nouveauté dans ces communiqués est le fait qu'une année après sa nomination à la tête du GSPC, Droudkel annonce officiellement son ralliement à Al Qaïda. Son prédécesseur, Abou Ibrahim, a laissé planer le doute, alors que Hassen Hattab, qui a créé et dirigé le GSPC depuis 1997 jusqu'en 2003, avait dans plusieurs communiqués vanté les attentats d'Al Qaïda et déclaré officiellement soutenir cette nébuleuse intégriste sans pour autant affirmer son ralliement. Ces déclarations interviennent malheureusement au moment où le monde musulman choqué découvre les propos violents du premier responsable du Vatican, assimilant les adeptes de la deuxième religion du monde à des terroristes. Ce qui, pour de nombreux spécialistes ne fait que justifier les extrémismes de tout bord, notamment le terrorisme islamiste et les renforce aux quatre coins de la planète.