Réuni jeudi dernier à Alger en session extraordinaire, le conseil national de l'Union pour la démocratie et la République (UDR) s'est félicité, dans une déclaration parvenue hier à notre rédaction, que le délai de repentance accordé aux terroristes dans la charte pour la paix et la réconciliation nationale n'ait pas été prolongé. La formation de Amara Benyounès souligne que la prolongation de ce délai est « inacceptable » parce qu'elle porte un coup sérieux à la crédibilité de l'Etat et constitue une « prime » au terrorisme et pratiquement inutile dans la mesure où les irréductibles parmi les terroristes ou leurs sponsors politiques ont eu largement le temps pour se repentir. Il devient donc clair, continue l'UDR, qu'ils attendent plus de concessions politiques qu'un prolongement de délai. Pour ces raisons, le parti déclare s'opposer « fermement » aux tentatives de prorogation du délai de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, considérant que « si les portes de la repentance doivent rester ouvertes, les portes de l'impunité doivent être définitivement fermées ». Sur un autre front, l'UDR se dit mobilisée pour s'opposer « farouchement » aux velléités du retour du parti unique, à plus forte raison s'il prend une évidente coloration intégriste. Cependant, « ni l'UDR ni aucun autre parti ne peut, seul, constituer, à la fois, un rempart étanche contre l'intégrisme islamiste et une alternative républicaine, démocratique et moderne pour l'Algérie », reconnaît la formation de Amara Benyounès. A ce propos, l'UDR déplore l'« effacement » et la « passivité » des acteurs de la mouvance démocratique, « absents » des grands débats qui engagent l'avenir du pays et « dédaignent » les institutions de la République en s'inscrivant systématiquement ou cycliquement dans une stratégie d'opposition « stérile » ou de boycott électoral. L'UDR appelle à un véritable sursaut républicain pour que la cinglante défaite militaire du terrorisme ne se transforme pas en victoire politique de l'islamisme.