C'est vraiment désolant ! Comme ça, on va finir par avoir la peste», déplore un des riverains de la 1re plage de Cap Falcon (commune d'Aïn El Turck, Oran) en montrant l'amoncellement des ordures ménagères qui jalonnent la ruelle descendant vers la mer. Avec un groupe de jeunes, il nettoie les escaliers terminant cette ruelle qui mène à la plage. «On fait ce qu'on peut, mais on ne peut pas tout faire». Selon lui, le problème a été soulevé à maintes reprises… mais rien n'a changé. Sur la plage, par endroits, toujours ce spectacle désolant. Des tas d'immondices narguent les estivants qui ne font rien pour atténuer les choses. Bien au contraire, l'incivisme de certains ne fait que les aggraver. Les plagistes qui s'investissaient dans le toilettage de la plage se sont quelque peu démobilisés cette année puisqu'en principe ils n'existent plus. «A notre niveau, on veillait à ce que l'espace qu'on occupait reste toujours propre et on demandait aux estivants de déposer leurs ordures en haut parce qu'il n'y a pas de moyen de ramassage pour accéder à la plage», explique un des plus anciens ex-plagistes. «Avant le Ramadhan (début de la saison estivale), des équipes de nettoyage ont ratissé la plage, même les mégots étaient ramassés mais, depuis, plus rien», dira un surveillant de baignade. Un peu partout, à travers cette petite localité, perle de la Corniche oranaise jadis, on découvre ces amoncellements de sachets de plastique crevés et débordants qui attendent d'être levés. Même si de là où ils viennent (de tous les coins du pays), ce n'est pas tellement différent, les milliers d'estivants, résidents ou pour un jour, s'en désolent mais pensent surtout au touriste étranger : «Comment veut-on lancer le tourisme dans notre pays si on n'arrive même pas à nettoyer un petit coin comme celui- là ?» Cependant, ce qu'il faut signaler à la décharge de l'APC, c'est que la collecte se fait. Mais, hélas, pas «quotidiennement». Ce qui engendre ces «mini-décharges» qui renaissent juste après le passage des éboueurs et perdurent 2 ou 3 jours durant en attendant le prochain. La stratégie actuelle adoptée en la matière est loin de répondre à une population qui, en période estivale, est déculpée.