Gravats, détritus, sacs en plastique, toutes sortes d'immondices «trônent» sur le sable. Nos plages sont désolantes de puanteur. Tout au long de l'année, elles font office de décharges pour nous, citoyens, qui faisons preuve d'incivisme. Nous ne sommes nullement gênés d'agresser ces sites qui, ailleurs, chez nos voisins par exemple, sont considérés pour ce qu'ils sont censés être, des espaces hautement touristiques. Des paysages paradisiaques où l'on admire l'océan. C'est une lapalissade que d'affirmer que ce n'est pas le cas chez nous. Le regard dans les vagues, on n'éprouve aucune honte à salir cette étendue majestueuse. Le repas terminé, les emballages et les épluchures se disputent la place aux usagers de la plage qui se faufilent ensuite dans l'eau entre les bouteilles et les sacs en plastique. D'autres habitués des lieux laissent eux aussi leur empreinte sur les plages. Canettes, débris de verre et bouteilles sont abandonnés par les SDF et les amateurs de buvettes improvisées sur les rochers. Ce n'est qu'à l'approche de l'été que les autorités municipales procèdent au toilettage du bord de mer mais sans la rigueur qui y sied. Nombreuses sont les plages qui conservent encore les ordures dont on les a encombrées alors que la saison estivale a démarré. Ici et là, et c'est le cas de certaines wilayas, on s'est contenté de nettoyer le rivage, en entassant sur le côté les déchets collectés. Inutile de dire que les risques de maladies sont énormes. Risques de blessures aussi puisqu'on doit slalomer sur le sable pour ne pas poser les pieds sur les tessons de bouteilles. D'ailleurs, le champ est laissé libre à des adolescents et des jeunes qui se substituent aux autorités. Ils gèrent les plages, donc ils les nettoient. L'informel semble ne rien épargner. Chaque année, les pouvoirs publics assurent qu'ils reprendront possession des lieux. Chaque année, des jeunes se réapproprient ces mêmes lieux et profitent du farniente des autres pour travailler. R. M.