Le Conseil d'Etat, saisi par le maire de Béni Ounif (110 km au nord de Béchar) qui avait fait l'objet d'une destitution de ses charges, vient de réhabiliter le P/APC de cette agglomération. L'organe supérieur de l'Etat s'est prononcé le 15 juillet dernier sur l'arrêt de renvoi et l'arrêté de wilaya du mois de janvier 2004 portant suspension de Benaradj Mustapha, président de l'APC de Béni Ounif. Pour rappel, le président de l'APC de cette localité a été relevé de ses fonctions par l'ancien wali de Béchar sur la base, a-t-on fait savoir, des dispositions du code communal au lendemain des émeutes qui avaient éclaté dans la localité de Béni Ounif le 31 janvier 2004. Le maire, qui a jugé sa destitution comme étant arbitraire et en violation de l'article 32 du code communal qui prévoit la suspension d'un élu qu'en cas de poursuites pénales, avait introduit un recours auprès de l'organe d'Etat qui a annulé l'arrêté de l'ancien wali ainsi que l'arrêt de renvoi de la juridiction locale. Le maire de Béni Ounif sera-t-il réintégré dans ses fonctions ? Le droit prononcé en faveur du premier magistrat de cette commune finira-t-il par l'emporter sur les considérations supposées liées à la raison d'Etat souvent invoquées pour empêcher l'application du droit ? Telle est la question que se posent ici de nombreux observateurs.