Plus d'un millier de migrants bloqués à Budapest depuis plusieurs jours ont entrepris, hier, de rejoindre l'Autriche à pied (ils ont 175 km à parcourir), une scène d'exode inédite. Les autorités ont, en effet, interdit tout départ de train vers l'Autriche et l'Allemagne, riches pays européens que la plupart des migrants rêvent d'atteindre. La foule, dans laquelle on comptait des enfants et des personnes en fauteuil roulant, a traversé l'un des principaux ponts sur le Danube sans être inquiétée par les forces de l'ordre. Par ailleurs, 300 migrants se sont évadés d'un camp de premier accueil situé près de la frontière serbe à Röszke, poussant Budapest à fermer provisoirement et partiellement ce poste-frontière autoroutier. Dans ce contexte, le Parlement hongrois a voté en urgence un durcissement de sa législation en matière d'immigration, proposé par le Premier ministre populiste, Viktor Orban. Les textes renforcent les possibilités de déploiement de l'armée aux frontières et rendent l'immigration illégale passible de trois ans de prison. La Hongrie critique vertement l'Allemagne qui a décidé de ne pas renvoyer les réfugiés syriens vers leur pays d'entrée en Europe, ce qui crée, selon elle, un appel d'air.