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«Sans l'apport des biotechnologies, il est impossible d'envisager l'autosuffisance alimentaire»
Adel Djallal. Enseignant-chercheur
Publié dans El Watan le 06 - 09 - 2015

Enseignant-chercheur en sciences vétérinaires à l'université Blida 1, Adel Djallal est le premier, en Algérie, à avoir réussi une fécondation in vivo sur bovin à l'échelle maghrébine.
Onze ans après la naissance, au sein de cette université, du premier veau issu de la production d'embryons, le chercheur nous explique cette technique, ses avantages pour l'économie nationale et dévoile d'autres détails liés à ce domaine d'avenir.
Qu'est-ce que la fécondation in vivo ? Quand a-t-elle été introduite en Algérie ?
En réalité, on parle de production d'embryons in vivo par opposition à la fécondation in vitro. C'est la deuxième génération de biotechnologie après l'insémination artificielle, mais contrairement à cette dernière, la production d'embryons est réservée aux vaches d'élite, ayant un potentiel génétique élevé. Cette technique a pour objectif d'exploiter au maximum le stock d'ovules contenu dans l'ovaire car, naturellement, 99% des ovules sont programmés pour disparaître. En pratique, les vaches donneuses reçoivent un traitement hormonal qui permet de multiplier les ovulations ; c'est ce qu'on appelle un traitement de «superovulation».
Au cinquième jour de traitement, une insémination artificielle est réalisée et, une semaine après, on effectue une récolte des embryons (âgés donc de 7 jours) par un rinçage de l'utérus à l'aide d'un liquide spécial. Les embryons ainsi récoltés sont immédiatement implantés dans une vache receveuse ou congelés pour être utilisés ultérieurement. L'introduction de cette technique en Algérie date des années 1990. Plusieurs essais ont été réalisés sur des bovins dans le cadre d'une collaboration entre l'Institut vétérinaire de Blida et le Centre d'insémination artificielle et d'amélioration génétique (CNIAAG).
Ce n'est qu'en mars 2004 qu'est né le premier veau issu du transfert d'un embryon produit en Algérie, à l'université de Blida. C'était dans le cadre d'un projet de magistère et d'une collaboration entre le laboratoire de biotechnologie de reproduction animale, le CNIAAG et la faculté de médecine vétérinaire de Liège (Belgique), représenté par le docteur Touati Kamal.
Quelle a été l'étape suivante ?
Au regard aux objectifs que nous nous sommes fixés, il reste beaucoup à faire : réduire la variabilité des résultats en travaillant sur la maîtrise des condition d'élevage, travailler sur le transfert des embryons congelés, maîtriser le sexage des embryons, développer la fécondation in vitro sur laquelle on commence à travailler.
En 2005, quatre veaux issus de transfert d'embryons sont nés, toujours à l'université de Blida, dont un de race locale. Depuis, plusieurs récoltes d'embryons ont été réalisées, une trentaine entre 2009 et 2010, chez un éleveur privé de la région de la Chiffa (Blida), avec des résultats variant entre 0 embryon chez certaines vaches et 13 chez d'autres.
Nous continuons à réaliser des récoltes d'embryons dans le cadre de thèses de doctorat, de mastère en reproduction ou de projets de fin d'études.
A l'échelle africaine, les travaux publiés font état de quelques essais au début des années 1990, notamment au Maroc et au Sénégal, chez des races bovines autochtones. La plupart des travaux ont concerné des transferts d'embryons congelés importés d'Europe. Mais je peux vous confirmer que notre pays est parmi les pionniers dans le domaine. La preuve est que nous participons depuis quelques années à la formation des cadres de plusieurs pays africains, en collaboration avec le Centre de formation et de vulgarisation agricole de Médéa (CFVA) et le CNIAAG.
Quels sont les avantages de cette technique ?
A l'échelle de l'élevage, cette technique permet de multiplier de manière rapide et amplifiée les vaches ayant un potentiel génétique (donc de production) élevé.
Elle permet, en d'autres termes, d'améliorer la productivité de l'outil de production (la vache).
A d'autres niveaux, cette technique permet de minimiser le risque de transmission de certaines maladies par l'effet de la congélation (notamment sur les agents parasitaires) et le contrôle strict des parents et de l'embryon lui-même.
Il faut dire que la production d'embryons a donné une autre dimension aux échanges commerciaux dans ce domaine puisqu'il est plus facile de transporter un embryon qu'une génisse.
Les pertes pendant le transport sont ainsi nulles, alors qu'on enregistre des cas de mortalité de génisses pendant le voyage. La technique offre aussi la possibilité de déterminer le sexe de l'embryon, ce qui nous permet de choisir les produits qui naissent dans l'étable : des femelles si on produit du lait et des mâles si on produit de la viande. Toutefois, comme pour toute les nouvelles techniques, il y a toujours des réticences, comme ce fut le cas avec l'insémination artificielle.
C'est notre rôle de convaincre les éleveurs quant aux bienfaits de ces techniques. En réalité, la production d'embryons et la biotechnologie d'une manière générale, permettent d'amplifier des phénomènes physiologiques naturels.
Nous n'avons pas, dans nos objectifs, de toucher ou de changer la création. Les produits qu'on utilise sont naturels et n'ont aucune incidence ni sur la mère (la vache donneuse d'embryons) ni sur l'embryon produit, et disparaissent totalement 12 heures après injection sans laisser de trace, ni dans le lait ni dans la viande.
Avez-vous reçu des aides des pouvoirs publics ?
Malgré l'intérêt économique des biotechnologies de la reproduction, notre travail a eu peu d'échos. En tout cas, il faut que nos responsables soient convaincus que sans l'apport des biotechnologies (animales et végétales), il est impossible d'envisager l'autosuffisance alimentaire avec une population en constante augmentation et un outil de production de plus en plus limité.
A mon avis, il faut encourager et soutenir les chercheurs universitaires dans ce domaine, car je reste convaincu que le développement du pays doit venir de l'université, sans négliger le rôle des différents secteurs partenaires de l'université dans la recherche.
Pouvez-vous offrir des prestations de services aux éleveurs ?
Oui, bien sûr qu'on peut assurer des prestations aux éleveurs, mais aussi aux opérateurs économiques dans le domaine de la production animale et agroalimentaire.... On peut aussi intervenir dans le domaine de l'élevage canin et équin.
Le laboratoire de recherche en biotechnologie et de reproduction animale (LBRA), à l'Institut des sciences vétérinaires de l'université Blida 1, peut accueillir tous ceux qui seraient intéressés par les compétences des chercheurs du laboratoire.


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