C'est la réalité à laquelle a été confrontée le wali au cours de sa visite à Tamzoura sur le site du projet Pis, non seulement, l'instrument chargé de le concrétiser, l'ANIREF et la direction de l'Industrie ont été des machines à délivrer du leurre. «Monsieur le wali, c'est de la phraséologie!» a presque hurlé le président de l'APW furieux d'entendre le directeur de l'Industrie et des Mines (DMI) servir une énième fois le rodé et mielleux discours qu'il a l'habitude de tenir à ses interlocuteurs sur les mérites du projet plutôt que de plaider d'emblée la vérité sur la réalité de la situation. Ce n'est qu'après la sortie de l'élu que le DMI a reconnu des faits contredisant les déclarations gouvernementales en faveur de l'investissement productif et alors que les investisseurs se bousculent en vain au portillon de la DMI. A cet égard, catalogué au nombre de sept autres classés prioritaires sur la quarantaine de parcs industriels projetés au niveau national, son blocage est demeuré d'autant énigmatique que l'ANIREF avait lancé en mai 2013 un avis d'appel d'offres national et international restreint portant sur l'étude d'aménagement et les travaux de viabilisation de la future zone. Pour rappel, c'est en 2011 qu'a été retenu, sur 205 ha, ce structurant pour le développement d'une wilaya à l'intersection de trois voisines qui ravissent à son détriment tous les projets d'investissement dans la région. Il s'agit également de la première injection d'un projet d'importance dans la région de la Mléta, une des plus déshéritées de la wilaya et dont la population active travaille pour l'essentiel à Oran. Par ailleurs, on pensait enfin tirer profit du voisinage de la grande capitale régionale en raison de la proximité de son port (à 20km seulement), son aéroport (10km), l'autoroute Est-Ouest voisine ainsi que la disponibilité de l'énergie (le gazoduc y passe). Et du fait que la zone était cadastrée, les autorités locales avaient été invitées à affecter des lots aux porteurs de projets industriels qui les finaliseraient dans l'intervalle de la livraison des travaux de la zone. 71 lots ont été ainsi attribués, soit 139 ha. Face aux pressantes questions du wali, la représentante de l'ANIREF a justifié la situation en prétextant que son agence active sous tutelle. Ainsi, à chaque fois que le projet était mis sur la voie, le ministère aurait instruit son agence pour changer de démarche. Toujours est-il que l'étude d'aménagement a été finalisée et qu'il ne reste que l'obtention du permis de lotir. Le DUC est opportunément intervenu pour exprimer sa disposition à étudier avec diligence la demande qu'on lui présenterait. L'ANIREF est ainsi mise au pied du mur. Mais qu'en sera-t-il des travaux de viabilisation nécessaires pour que la zone soit fonctionnelle ? Là, on n'en sait rien. Par ailleurs, d'aucuns estiment que le DMI cesse de servir l'exemple de la zone industrielle de Sidi Khatab (Relizane) non viabilisée et qu'il a qualifiée de façon pédantesque de cas d'école, qu'il élimine les 15 projets que le wali a fort justement identifiés comme non-industriels et qu'il ne songe plus à étendre à 500 ha la zone avant que celle-ci n'ait d'abord vu le jour.