La situation des zones industrielles et d'activité de la wilaya de Sidi Bel Abbès semble inquiéter au plus haut point les opérateurs économiques locaux. Sidi Bel Abbès dispose de deux zones industrielles, l'une au chef-lieu de wilaya, d'une superficie de 494 ha, et l'autre à Telagh, de 27 ha, ainsi que de 5 zones d'activité respectivement à Sfisef, Mostefa Ben Brahim, Tenira, Aïn El Berd et Ben Badis. La non-viabilisation de la majorité de ces zones d'activité «entrave l'implantation des projets d'investissement», reconnaît Metmouze Kada, responsable au niveau de la direction des mines et des industries (DMI) de Sidi Bel Abbès. Une étude menée par la DMI fait ressortir que la viabilisation des cinq sites nécessite un montant global estimé à 282,16 millions de dinars. «La prise en charge de la viabilisation par l'Etat rendra certainement le prix du mètre carré plus incitatif, et ce, pour attirer plus d'investisseurs», soutient-il. Mais il n'y a pas que cet aspect lié à la viabilisation des sites qui pose problème. La difficulté de cerner le nombre d'opérateurs, de lots cédés ces vingt dernières années et des projets réellement lancés rend plus complexe toute approche en matière d'investissement, surtout au niveau de la zone industrielle de Sidi Bel Abbès. Moins de 30% des projets initiaux Cette zone, au sein de laquelle est domiciliée une centaine d'opérateurs économiques, enregistre quelque 306 lots partiellement viabilisés et plus de 90 constructions déclarées comme étant achevées. Dégagé en juin 1974, le terrain d'assiette de la zone a été définitivement cédé à l'URBAT en 1994 qui fixe depuis le prix du mètre carré selon un barème qui échappe à l'autorité publique, car indexé sur le «cours» du marché, explique un opérateur qui se dit pénalisé par les prix pratiqués. Il y a lieu de signaler que c'est tout un processus de régularisation juridique qui a été entamé depuis quelques années par l'URBAT (Epic), d'où le renchérissement du prix du mètre carré. «A ce jour, 277 cas ont été régularisés sur les 363 lots attribuées, soit 76%», signale-t-on à la DMI. Les obstacles qui entravent le processus de régularisation sont toutefois nombreux, en particulier les désaccords sur le prix de cession et le comportement spéculatif de certains acquéreurs. Introduisant de ce fait des situations conflictuelles dans la gestion des zones : insuffisance de prestations, non-paiement des redevances par les utilisateurs d'espaces... Des problèmes qui rendent la vie difficile aux opérateurs économiques réellement engagés dans des actions d'investissement, dont certains ont préféré mettre en veilleuse leur unité de production et congédier ainsi le personnel. Effectivement, même si la zone industrielle enregistre un taux d'occupation de 69%, le taux de réalisation des projets d'investissement est seulement de 26,7% (56 projets en cours et 58 à l'arrêt), selon les données fournies par la DMI. Quant aux projets pour lesquels des terrains ont été dégagés et qui n'ont toujours pas été lancés, leur nombre demeure inconnu et fluctue d'une structure à une autre. «Certains opérateurs évoquent des problèmes d'accès aux crédits bancaires pour le démarrage de leur projet, mais ce n'est pas le cas de tout le monde», explique M. Metmouze. Gérée précédemment par l'Entreprise de gestion de la zone industrielle (EGZI), entité qui dépendait de la wilaya, mais qui ne disposait pas de moyens susceptibles de lui permettre une prise en main de la situation, la zone est passée depuis quelques mois sous la coupe de la Société de gestion immobilière (SGI) qui dépend de la SGP ouest zones industrielles. Parallèlement à la redéfinition du rôle de l'ex-EGZI, l'URBAT s'est lancé dans un processus d'assainissement visant la récupération des assiettes inexploitées. L'URBAT a ainsi récupéré une dizaine de terrains et entamé une cinquantaine de procédures administratives et judiciaires pour d'éventuelles récupérations de terrains, indique M. Metmouze. On apprend par ailleurs qu'une opération a été engagée pour l'aménagement et la viabilisation de la zone industrielle de Telagh. Elle coûtera 109 millions de dinars. La zone d'activité de Tenira est également concernée. Sa réhabilitation nécessitera 19 millions de dinars, estiment les responsables de la DMI. Le financement de ces deux actions sera supporté par le fonds des Hauts Plateaux, note-t-on.