La période de souscription à l'emprunt obligataire émis par Algérie Télécom (AT) à l'adresse du large public est ouverte depuis dimanche. Au cours d'une cérémonie de lancement, organisée avant-hier à l'hôtel El Aurassi (Alger), les responsables d'AT ont présenté les principaux objectifs de cette opération ainsi que les modalités de souscription et les avantages offerts aux potentiels souscripteurs parmi le grand public. Intervenant à cet effet, le ministre de la Poste, des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemâa Haïchour, a souligné que « le recours au marché obligataire offre des avantages indéniables ». L'emprunt obligataire d'Algérie Télécom, a-t-il soutenu, « vise à donner à l'entreprise tous les moyens nécessaires pour améliorer sa compétitivité ». Pour le président du cabinet de conseils financiers Strategica, Lachemi Siagh, « AT n'a pas succombé à la tentation de la solution de facilité en s'adressant aux banques étrangères pour financer ses investissements, mais a préféré, pour ce faire, lancer un emprunt obligataire ». Cette option, a-t-il expliqué, « offre à la fois l'avantage d'éviter les aléas du taux de change liés aux financements extérieurs et permet, en même temps, de recourir à une source de financement autre que les ressources de l'Etat ». Dans cet ordre d'idées, il convient de préciser que l'emprunt obligataire émis par AT par appel public à l'épargne vise à couvrir, en partie, les besoins de financement de son programme d'investissements, dont le montant global est évalué à 276 milliards de dinars. Devant s'étaler sur la période allant de 2006 à 2011, ce programme, ont expliqué les responsables de l'entreprise, s'inscrit dans la perspective de « l'amélioration de la télédensité, le développement de l'internet à haut débit et l'introduction de nouvelles technologies ». A l'horizon 2009, AT se fixe comme objectifs majeurs une clientèle de plus de 6,7 millions d'abonnés pour la téléphonie fixe, 3 millions pour l'ADSL ainsi que 8 millions pour la téléphonie mobile. AT, qui a déjà émis en novembre 2005 un emprunt institutionnel (en direction des banques et établissements financiers) pour un encours de 6,5 milliards de dinars, vient solliciter de nouveau le marché obligataire pour un emprunt de 20 milliards de dinars à collecter auprès des particuliers et autres catégories d'épargnants. Effective dès dimanche, la période de souscription à cet emprunt obligataire s'étalera jusqu'au 17 octobre prochain. Pour y souscrire, les épargnants peuvent s'adresser aux agences principales des banques membres du syndicat de placement, à savoir la BNA, la BEA, la CNEP-Banque, le CPA, la BADR, la BDL, BNP Paribas et Société Générale Algérie. Remboursables à échéance du 17 octobre 2011, les obligations d'AT sont assorties d'un taux d'intérêt progressif, allant de 4% pour les deux premières années, à 4,50% pour la troisième et quatrième années et 7,90 % pour la cinquième et dernière année. N'étant pas adossés à une garantie spécifique, mais seulement aux engagements de l'entreprise émettrice, les titres d'obligations d'Algérie Télécom, convient-il de préciser, devront être négociables à la Bourse d'Alger dès la clôture de la période de souscription. Aussi, pour récupérer leurs liquidités en cas de besoin, les souscripteurs pourront revendre leurs titres sur le marché boursier, de même qu'ils ont la possibilité de les céder auprès de leurs banques.