Depuis une dizaine de jours, des perturbations et une hausse soudaine du prix du sucre ont été constatées dans plusieurs wilayas du pays, notamment du Sud et de l'Est. Le spectre de la pénurie des produits de première nécessité de janvier 2011, qui avait provoqué des émeutes, risque de refaire surface. Depuis une dizaine de jours, des perturbations de l'approvisionnement et une hausse soudaine du prix du sucre ont été constatées dans plusieurs wilayas du pays, notamment celles du Sud et de l'Est. En plus des rumeurs sur la rareté de ce produit, les prix ont augmenté de 5 DA dans la capitale et les wilayas du Centre et de 10 DA dans les Hauts-Plateaux et au Sud. Pour mettre fin à la polémique sur une éventuelle pénurie de sucre sur le marché, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a réfuté toute pression sur le stock national, reconnaissant néanmoins une perturbation de l'approvisionnement. Dans une déclaration à l'APS, Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère, confirme les déclarations de son responsable et affirme que les quantités de sucre disponibles sur le territoire national sont largement suffisantes pour les 871 jours à venir, soit jusqu'à début 2018. Le même responsable appelle les consommateurs à ne pas céder à la panique et surtout à éviter de constituer des stocks. Pour l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), il n'y a aucune raison valable pour cette perturbation, encore moins l'augmentation du prix. «Depuis fin mai, les cours du sucre sont en baisse, du fait d'une production mondiale qui ne cesse d'atteindre de nouveaux records, explique Boulenouar Hadj Tahar, porte-parole de l'UGCAA. Nous avons pris attache avec les distributeurs et les fournisseurs de ce produit de base et nous avons été rassurés quant à sa disponibilité en quantité ssuffisante. Même le président du groupe Cevital, principal producteur de sucre en Algérie, a confirmé ce constat et a infirmé la présence d'une quelconque pénurie.» Selon son porte-parole, l'UGCAA aurait saisi les ministères du Commerce et des Finances pour diligenter une commission d'enquête afin de déterminer les causes de cette perturbation. «Nous craignons que cette perturbation soit voulue par des spéculateurs. Si les causes ne sont pas dévoilées et les responsables sanctionnés, cette perturbation persistera et touchera d'autres produits importés, dont le café ou l'huile. Une augmentation des prix est alors automatique, comme cela a été le cas pour le sucre ces derniers jours. Les instigateurs de cette inflation la justifieront par la dévaluation du dinar», affirme-t-il. Et d'insister sur l'importance de lancer une enquête et d'appeler à la révision du prix du sucre non pas à la hausse, mais à la baisse. Le principal producteur de sucre au niveau national, le groupe Cevital, a fait savoir par ailleurs, par la voix de son premier responsable s'adressant à des médias, qu'il ne voyait pas de raison à la pression actuelle en dehors de la spéculation. Il a ajouté que son groupe allait «inonder» le marché pour contribuer à y remédier. Signalons que la consommation nationale de sucre est estimée à 1,2 million de tonnes par an, selon les données du ministère.