Les hôpitaux risquent d'être, une nouvelle fois, paralysés. Réunis samedi, en session extraordinaire, les membres du bureau national du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) ont décidé, à l'unanimité, de recourir à une grève dans les prochains jours. Cette action reste toutefois tributaire d'une décision finale de l'AG des praticiens spécialistes de la santé devant être convoquée incessamment. Le secrétaire général du SNPSSP, le docteur Yousfi, qui animait, hier, une conférence de presse, au siège de son syndicat, a avancé comme raison d'une telle décision l'« absence de tout dialogue » avec la tutelle. Il a fait savoir que « le recours à la grève » qui est « notre dernière alternative » permet d' « interpeller les pouvoirs publics » sur leur situation qualifiée de « catastrophique ». Le docteur Yousfi, dénonçant le « mépris » du ministère de la Santé vis-à-vis du partenaire social, a, au cours de son intervention, déploré plusieurs « problèmes » dont souffre le corps des praticiens spécialistes, dont le nombre avoisinerait les 5 000 fonctionnaires. Le docteur Yousfi regrette qu'il n'a eu seulement qu'un point et demi sur 14 de réglé de l'accord conclu avec la tutelle en mars 2004. Seule l'intégration des anciens spécialistes qui concerne 400 éléments est en voie de finalisation, selon lui. Les concours de principal (concernant 2000 spécialistes) et de chefs (400 spécialistes), qui étaient pourtant prévus pour le mois de décembre 2004, sont toujours en suspens malgré plusieurs interpellations du ministère, regrette-t-il. De même pour ce qui est du régime indemnitaire qui reste bloqué, selon lui, au niveau de la Fonction publique. Le Dr Yousfi dénonce la « discrimination » vis-à-vis des praticiens spécialistes, en évoquant les indemnités dont sont bénéficiaires les autres secteurs. Le ministère de la Santé n'a satisfait, par ailleurs, aucun point qui relève de ses prérogatives. Les praticiens spécialistes de la santé attendent toujours l'application du statut des établissements hospitaliers et à ce qu'il leur soit alloué des locaux, en vain. Le Dr Yousfi dénonce également le fait que les praticiens de la santé n'aient pas été associés dans la confection du statut de la Fonction publique qui attend d'être voté par les deux chambres du parlement. Il dénonce l'article 3 dudit statut qui les ignore en termes de dérogation. Le premier responsable du SNPSSP qualifie les dernières augmentations salariales de « dérisoires » et ne répondant pas à leurs doléances. Là aussi, il estime qu'il y a eu « discrimination » vis-à-vis de son corps. « Je ne comprends pas comment on a une classification supérieure aux autres corps et on a eu des augmentations inférieures », regrette-t-il. Le Dr Yousfi dit ne pas comprendre pourquoi on ne se réfère pas au statut d'octobre 2002 qui stipule que le corps des praticiens a trois grades. Il a mis en garde enfin contre une « disparition » du secteur public de la santé en évoquant le décret traitant du service civil et qui permet aux spécialistes d'aller faire le service civil dans les structure privées. « On est en train de faire fuir les spécialistes, c'est tous le système de la santé qui est en jeu ». A ce titre, il met en garde contre la mauvaise qualité des soins dans les prochaines années. « C'est un bradage du secteur public qui est en train de se faire », déplore-t-il