Créer des centres d'excellence, accorder la priorité aux spécialités qui répondent aux exigences du marché du travail, recruter de nouveaux enseignants et insister sur la formation des stagiaires, tel est le grand chantier, dit «plan de stratégie» adopté cette année par le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Plusieurs centaines de centres et autres instituts de formation professionnelle vont accueillir, à partir du 27 septembre, plus de 410 000 stagiaires (20 000 de plus qu'en 2014), et ce, pour une rentrée que ses initiateurs envisagent comme une réponse aux défis de l'économie nationale. Face à ce challenge, l'Etat, conscient du rôle que peut jouer le secteur de la formation professionnelle, tente d'absorber le plus grand nombre des jeunes candidats dans l'optique de leur assurer une formation qualifiante à même de leur ouvrir les portes du marché du travail. Contraint de faire face à la «crise» liée à la forte dépendance aux prix des hydrocarbures, le gouvernement semble bien décidé, cette fois, à donner un coup de pouce salvateur à cette jeunesse qui s'est engagée dans la formation professionnelle pour booster l'économie nationale dans divers secteurs. Pour relever ce grand défi, une nouvelle stratégie a été engagée par le ministère de la Formation professionnelle à partir de cette rentrée. Une rentrée qui se caractérise, avant tout, par le développement de centres d'excellence qui serviront de référence dans un certain nombre de domaines. Par ailleurs, les offres et les spécialités engagées dans le plan spécial tiennent compte des exigences de l'économie nationale. Ainsi, le secteur de la formation s'adapte aux orientations économiques récentes du gouvernement qui ont suivi la baisse des prix du pétrole. Une nouvelle orientation très particulière est en train d'être engagée en direction de l'industrie, de l'agriculture, du tourisme ou encore le bâtiment, pour accompagner les projets d'envergure nationale. La création de centres d'excellence entre dans une nouvelle démarche de partenariat adoptée par la tutelle dans le but de faire adhérer le secteur économique, public et privé, dans les différentes étapes du processus de formation professionnelle. Dans ce cadre, les entreprises vont offrir le soutien nécessaire en matière de transfert de l'expérience professionnelle et technique et contribuer au développement des nouvelles spécialités, des contenus des programmes de formation ainsi que la mise à disposition de moyens nécessaires. Les centres d'excellence, la force de frappe Les jeunes candidats auront l'opportunité, cette année, de suivre une formation initiale diplômante et une formation qualifiante à tous les niveaux de qualification. Cette démarche leur permettra d'avoir une expérience professionnelle et plus de chances de trouver un poste de travail. A cet effet, le partenariat entre le ministère de tutelle et les grandes entreprises a donné lieu à la naissance de plusieurs conventions mixtes dans les activités technico-pédagogiques. Parmi ces importants projets inscrits dans le plan quinquennal 2015/2019 on peut citer, à titre d'exemple, la création de centres d'excellence en partenariat avec la société Schneider-Electric, dans les spécialités de l'électricité et de l'énergie. Dans le secteur de la construction, un partenariat avec Cosider, Lafarge, Knauf et Seigneurie a été conclu pour la création d'un centre d'excellence. Dans les métiers des TIC, le secteur de la formation professionnelle a signé un partenariat avec le MPTIC et Algérie télécomm. Il est à signaler que d'autres centres d'excellence sont en cours de création, à l'exemple du secteur de l'automobile avec Renault. Cette politique de partenariat englobe un grand nombre de domaines : bâtiment, travaux publics, agriculture, agroalimentaire, industrie ou encore hôtellerie et tourisme, où d'autres pôles d'excellence seront créés. Ces secteurs importants peuvent pleinement contribuer au développement de l'économie du pays. Sur le plan des protocoles, il est important de souligner que 9159 conventions spécifiques ont été signées au niveau local ces dernières années, ce qui démontre l'évolution remarquable en matière d'ouverture des établissements sur leur environnement et la qualité du partenariat mené avec les différents secteurs d'activités, et ce, grâce à l'introduction, ces trois dernières années, de 123 nouvelles spécialités (54 nouvelles et 69 réintroduites) dans la nomenclature des branches et spécialités, atteignant actuellement le nombre important de 442 branches. Il est bon également de souligner l'augmentation du nombre d'apprentis, passant de 30% du total des stagiaires en l'an 2000, à 60% en 2014. Par ailleurs, pour cette rentrée, il est prévu la mise en route des 442 spécialités que compte la nomenclature officielle, dont 381 sont programmées (à travers les différents établissements) et réparties sur 22 branches professionnelles. Plus de 200 000 postes de formation sont offerts pour les niveaux 1, 2, 3 : certificat de formation professionnelle spécialisé (CFPS) ; certificat d'aptitude professionnelle (CAP) ; certificat de maîtrise professionnelle (CMP). Quelque 58 000 postes pour les niveaux 4, 5 (BT ; BTS) seront disponibles ainsi que 200 000 autres pour les autres formations qualifiantes. Notons que pour 2015-2016, quatre nouvelles spécialités ont fait leurs entrée, il s'agit de la culture des plantes médicinales et aromatiques, des travaux géotechniques, des travaux publics et ouvrages d'art et enfin des laborantins mines et carrières.