Le putsch a avorté mardi, après que des unités loyalistes ont fait mouvement vers la capitale pour s'opposer au RSP, suite à des violences ayant fait au moins 17 morts et plus de 110 blessés, lors de la répression de manifestations hostiles au coup d'Etat. Le coup d'Etat mené le 16 septembre dernier par le général de brigade Gilbert Diendéré, le chef du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) contre les autorités de la transition, est désormais de l'histoire ancienne. Remis sur pied, jeudi, lors d'une cérémonie officielle, le gouvernement burkinabé de transition a concrètement refermé, hier, la parenthèse du putsch en tenant un Conseil des ministres au grand complet au siège de la Primature. Avant le début de la réunion, le président de transition Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida et le président du Conseil national de transition (Parlement) Cheriff Moumina Sy se sont entretenus pendant environ une heure. Tous les alentours de la Primature étaient quadrillés par des militaires d'autres unités loyalistes, déployés avec des véhicules blindés. Le putsch avait avorté mardi, après que des unités loyalistes aient fait mouvement vers la capitale pour s'opposer au RSP, suite à des violences ayant fait au moins 17 morts et plus de 110 blessés, lors de la répression de manifestations hostiles au coup d'Etat. Les autorités de transition devaient notamment consacrer le Conseil à l'avenir du RSP et au calendrier électoral. Des élections présidentielle et législatives étaient prévues, rappelle-t-on, le 11 octobre pour mettre fin à cette transition, née de la chute en octobre 2014 du président Blaise Compaoré après 27 ans à la tête du pays, renversé lors de manifestations de rue contre une modification de la Constitution pour lui permettre de rester au pouvoir. Selon toute vraisemblance, c'est sur le cas du RSP que les responsables de la transition travailleront le plus, surtout que les éléments de cette force font encore de la résistance. Bien qu'ils aient reconnu leur «erreur», les responsables du RSP ont effectivement réclamé des garanties de sécurité pour eux et leurs familles avant de rendre leurs armes. L'accès à la caserne Naaba Koom de la RSP, située à proximité de la Présidence, demeure interdit aux médias. Les syndicats et certains responsables politiques exigent une dissolution rapide du RSP. Les syndicats et les ONG de la société civile maintiennent la pression pour que cela se fasse. Pour sa part, le chef d'état-major a manifestement choisi d'y aller en douceur et se réfère à l'accord d'apaisement signé mardi soir. Dans tous les cas, le RSP a fait, hier, l'inventaire de son armement. Ensuite, une bonne partie de son matériel sera transférée dans différentes casernes du pays, a annoncé mercredi le chef d'état-major des armées.