Confirmé par le bureau d'études Simecsol, le glissement de terrain existant au niveau de la troisième tranche de la cité Boussouf risque fort de s'aggraver tant qu'il est quotidiennement et abondamment « arrosé » par les fuites d'eau signalées dans cette zone d'habitation, classée pourtant zone rouge par ses experts. Ces fuites, au débit important, risquent, en effet, d'accentuer davantage les mouvements du sol dans cette zone sensible de la cité Boussouf, sachant que l'eau constitue l'un des principaux facteurs responsables des glissements de terrain. Lors d'une rencontre tenue le 11 juillet dernier, relative au lancement de projets d'envergure comme le tramway, le téléphérique et le trans-Rhummel, le wali de Constantine avait évoqué le problème des glissements de terrain dont souffre la ville du Vieux rocher, attribuant, à ce titre, leur existence aux infiltrations d'eau, fort nombreuses à Constantine, il faut le reconnaître. Partant, la mission assignée justement au groupement d'entreprises piloté par la société des Eaux de Marseille et composé de Sogerah, une société d'ingénierie et de conseil, et de China Geo Engineering corporation (CGC), une entreprise de travaux, est de traquer les fuites à travers la ville, et tenter de hisser le rendement de son réseau AEP à 75 % revêt un caractère particulier s'agissant des secteurs touchés par les mouvements du sol. Les réseaux AEP des cités Ziadia, Sakiet Sidi Youcef et El Gammas, bien que ces dernières ne soient pas concernées par ce phénomène, ont été les premiers à être investis, — en priorité — par les équipes des Eaux de Marseille en raison des programmes de viabilisation, dont ces quartiers devaient bénéficier. Pour certains, les services de la wilaya ont accordé la primeur à ces trois sites dont les canalisations d'eau potable sont, il est vrai, similaires à une passoire, omettant, en revanche, de rajouter sur la liste des sites prioritaires celui de la cité Boussouf, plus précisément la troisième tranche. Conformément au planning des Eaux de Marseille, le réseau AEP de ce quartier ne devrait être réhabilité qu'à partir de janvier 2007. Or, avant cette échéance, les glissements de terrain dans cette zone classée rouge continuent d'être « nourris » par les fuites d'eau, que les équipes de l'Algérienne des eaux (ADE) semblent avoir du mal à réparer. Excédés par ce qu'ils qualifient de « démission des services de l'ADE », des habitants de la troisième tranche de la cité Boussouf dénoncent également « le bricolage caractérisé » de cette entreprise publique, puisque, selon eux, les colmatages opérés sur le réseau ne résistent pas parfois plus de 24 heures. « L'ADE ne semble plus concernée par le problème des déperditions depuis que la société les Eaux de Marseille est venue à Constantine. On a même l'impression que désormais la première s'en lave les mains », soutiennent certains locataires, consternés de voir des quantités d'eau considérables se déverser chaque jour sur la chaussée.