Des quartiers où sont implantées des institutions étatiques sont alimentés régulièrement, pendant plus de 8 heures et avec un bon débit. Ils sont favorisés par rapport à d'autres. Les habitants de la cité des 1240 Logements de la commune de Ouled Yaïch (wilaya de Blida), notamment ceux des étages supérieurs, vivent, depuis le début de la saison estivale le calvaire en matière d'alimentation en eau potable. Ce qui les irrite davantage, c'est la distribution inéquitable de ce précieux liquide par les services de l'ADE au niveau local. Ils se disent être victimes d'une distribution discriminatoire orchestrée par cette agence. Des cités et des quartiers sont favorisés par rapport à d'autres, dont la leur, précisent-ils. Des quartiers où sont implantées des institutions étatiques sont alimentés régulièrement, pendant plus de 8 heures et avec un bon débit, constatent-ils. Par contre, leur cité n'obéit pas aux mêmes critères, commentent-ils. «Même si le programme de distribution est généralement observé dans la forme, l'alimentation en eau potable des étages supérieurs (à partir du deuxième étage) fait défaut (alimentation irrégulière, durée courte et faible débit)», fulminent-ils. Face à cette situation, les habitants des étages supérieurs ont repris les jerricans pour se procurer ce précieux liquide, constate-t-on sur place. En se présentant aux services compétents pour réclamer, ces infortunés soutiennent être stupéfaits par l'insouciance des gestionnaires en place face à l'épineux problème qu'ils vivent et source de conflits familiaux (rixes entre les membres de la famille pour se laver, prendre une douche…). «En clamant haut et fort notre désarroi, ils nous répondent qu'ils ont un programme de distribution à respecter, sans se soucier de son efficacité, de son équité et de la satisfaction effective de tous les foyers de leur circonscription», protestent-ils. Et de s'interroger : «Faut-il sortir dans la rue, faire la grève de boire ou s'immoler pour avoir sa ration journalière d'eau ?» Même le numéro de téléphone (15-93) mis à la disposition des abonnés pour réclamer est hors service. La déliquescence des services de cette entité est résumée par le témoignage d'une résidante locale qui déclare : «En me présentant, la matinée du jour de l'Aïd El Adha, au siège de l'ADE de Beni Mered, pour m'enquérir de l'absence d'eau dans mes robinets depuis une semaine, je fus barbouillée par un permanencier habillé en short, qui était plus préoccupé par la carcasse de son mouton égorgé dans l'enceinte de l'agence, qu'à traiter ma requête.» Et de poursuivre : «Suis-je obligée de ne pas prendre ma douche comme tout le monde à cause de certains incompétents de l'ADE ?»