Plusieurs communes de la wilaya de Laghouat connue pour son climat chaud, sont touchées par une pénurie d'eau potable en ce début du mois sacré de Ramadhan qui a coïncidé avec le début des vagues de canicule. En dépit des efforts déployés par l'ADE, cette région, risque de subir une nouvelle pénurie. C'est ce qu'appréhendent les consommateurs de nombreux quartiers du chef-lieu de Laghouat, confrontés déjà à des perturbations dans la distribution du précieux liquide. En effet, ce problème persiste particulièrement au centre-ville de la wilaya, les communes de El-Ghicha au nord de la wilaya, Bouzbeier à l'extrême sud de Hassi R'Mel et Benaceur Ben Chohra à quelques trente km au sud-est de Laghouat. À Schttet, un des plus anciens quartiers, habité en majorité par des autochtones de l'ancienne ville de Laghouat, l'ADE est pointée du doigt. "Drôle d'ADE qui chante quotidiennement à la radio locale que les problèmes d'approvisionnement en eau potable ne sont plus qu'un mauvais souvenir, hélas ces derniers ont refait surface", nous déclare Youcef Laghouati, artiste en retraite de son état, avant d'ajouter que "si les robinets ne sont pas à sec, un très fin filet d'eau les traverse ou carrément du goutte à goutte tel l'arrosage de champs d'arbres, ce qui nécessite un investissement supplémentaire en suppresseurs et électricité". Paradoxalement, des déperditions sont souvent signalées un peu partout. Approchés par Liberté, plusieurs habitants des quartiers de Schttet, El-Wiam et Ksar Lebzayem, nous ont indiqué que le précieux liquide ne coule pas dans les robinets, notamment au niveau des étages supérieurs. Plusieurs habitants ont été contraints d'installer des compresseurs aux pieds de leurs immeubles pour pomper et remonter de l'eau potable jusqu'à leurs étages. D'autres font la queue devant les rares points d'eau dans la région. En effet, munis de jerricans et autres moyens de fortune, ils pointent chaque jour, tôt le matin, pour s'approvisionner à la source d'eau potable au niveau de l'usine de fabrication de l'eau minérale "Milok", à quelques dizaines de kilomètres sur la route menant vers Aflou. En revanche, dans d'autres quartiers, les habitants se voient tout simplement contraints de recourir à l'achat de citernes d'eau pour satisfaire leurs besoins. Dans la commune d'El-Ghicha au nord de Laghouat, l'existence d'un puits foré dans la région, ne semble pas résoudre le problème de pénurie d'eau potable. La vétusté du réseau d'eau potable relié à ce puits est probablement la cause de la pénurie d'eau potable dans cette paisible localité, nous dit-on. À Anfous, localité relevant administrativement cette commune (El-Ghicha), plusieurs citoyens se sont plaints, de maux abdominaux et de diarrhées. Pour beaucoup d'entre eux, la cause probable ne peut être que la consommation d'eau infectée par les eaux usées ou mal traitée. Le même scénario est vécu par les citoyens de la commune de Brida, chef-lieu de daïra au nord de Laghouat. Dans cette localité, la pénurie d'eau potable qui a coïncidé avec les premiers jours du mois, sacré de Ramadhan, est due aux pompes immergées tombées en panne, nous indique-t-on. Les citoyens n'ont pas tardé à protester auprès des services de leur commune. Le spectre du mécontentement des citoyens n'est pas à écarter pour réclamer le précieux liquide en ce début du mois de Ramadhan. L'exemple a été donné par les dizaines d'habitants du quartier 8-Mai à Ksar El-Hirane, à quelques 30 km au sud-est de Laghouat, qui ont assiégé récemment, le siège de la daïra pour protester contre la rareté de l'eau qui a duré des semaines, le réseau des eaux usées défectueux, et l'absence de l'éclairage public. "Le mois sacré du Ramadhan conjugué au début des périodes de canicule dans cette région du sud du pays, appelle les services de l'ADE à mettre les bouchées doubles", nous indique un sexagénaire autochtone. Il faut dire que ce problème qui touchait tous les quartiers de la ville de Laghouat à une certaine période pas très lointaine, avait trouvé aux yeux de la population, une solution définitive. Mais il semble que cela ne soit pas vrai puisque de nouveau le problème réapparaît avec encore plus d'acuité. La cause probable est que des centaines de logements et des dizaines de cités ont été bâties sans que le problème de leur alimentation en eau potable ne soit pris en compte. Nom Adresse email