Nous apprenons selon une source généralement bien informée que les tribunaux d'El Tarf, d'El Kala et de Dréan ont été instruits pour l'ouverture de l'instruction des affaires de malversations et de corruption dans l'administration locale. Des élus et des responsables Iocaux, on cite de présidents d'APC et des directeurs de l'exécutif qui vont devoir répondre prochainement pour les procédures de passation de marchés publics, la gestion du foncier et ses concessions, l'utilisation de deniers publics, le trafic d'influence, la subornation de fonctionnaire et la corruption. Les affaires les plus citées concernent le marché pour l'acquisition de mobilier scolaire, le lycée de Chbaïta, les poches de Tarf et d'autres encore qui ne seront connues qu'à l'ouverture des instructions et des procès. Une nouvelle qui ne va pas manquer de remonter le moral aux citoyens qui avaient perdu tout espoir de voir aboutir les longues et fastidieuses enquêtes menées par des brigades spéciales de la gendarmerie nationale durant le premier semestre de cette année. Pour beaucoup, l'idée était faite et bien faite que ces affaires de corruption mises au jour avaient été étouffées à cause des hypothétiques prolongements et ramifications qu'elles avaient dans les hautes sphères de l'Etat et du pouvoir. Rappelons qu'en février dernier, le ministre de la Justice a demandé I'ouverture d'une information judiciaires dans l'administration locale d'El Tarf. Plus de 200 personnes ont été entendues dans le cadre de ces enquêtes. Jusqu'au wali d'El Tarf qui a été convoqué au tribunal de Annaba, le 10 juin dernier, pour être entendu durant une nuit entière. En effet, depuis plusieurs années, la presse, des élus et des citoyens ont fait état de malversations dans les procédures de passations de marchés publics, de cession et de concession des domaines public et privé de I'Etat et de corruption. Certains auteurs de ces dénonciations ont eu à subir les foudres du premier responsable de la wilaya qui n'a pas lésiné sur les moyens pour tenter de faire taire toutes les voix discordantes. En juillet dernier, un investisseur de Annaba qui avait obtenu l'exploitation d'un gisement de sable réclamait par voie de justice au wali d'El Tarf le remboursement d'un prêt d'un montant de 1,2 milliard de centimes qu'il avait été contraint de lui accorder. Il a été approché récemment par un proche de ce dernier pour trouver un terrain d'entente et étouffer cette affaire. Comme à toute chose malheur est bon, un autre promoteur, exploitant d'anguilles, a pu se faire rembourser le prêt d'un million de dinars qu'il avait été contraint d'accorder lui aussi.