L'Algérie a perdu huit places dans le classement annuel de la compétitivité, publié hier par le Forum économique mondial (WEF) qui note les performances de 140 pays dans une douzaine de domaines constituant, selon la terminologie du rapport, «les piliers» de la compétitivité de chaque pays. L'Algérie a été classée à la 87e place mondiale, perdant ainsi 8 places en une année par rapport à la 79e place obtenue en 2014. Notre pays se classe, sur le plan régional, en deuxième position au Maghreb après le Maroc, qui occupe pour la deuxième année consécutive la 72e place, et au 10e rang dans le classement africain dominé par l'île Maurice et l'Afrique du Sud à la 49e place mondiale. En perdant huit places en une année, l'Algérie a également perdu, au sens des rédacteurs du rapport, les notables avancées qu'elle avait réalisées en 2014 en termes de compétitivité, puisqu'elle avait gagné 21 places entre 2013 et 2014, se hissant de la 100e place à la 79e place. Un succès qu'elle n'a pas su faire fructifier en entamant des réformes approfondies dans sa gestion économique, politique et sociale, selon les critères du WEF, qui octroie des notes de 1 à 7 selon les performances en matière d'institutions, d'indicateurs macroéconomiques, de développement du marché financier, d'efficacité du marché du travail, de développement technologique, d'infrastructures, d'innovation santé, d'éducation et formation. La bureaucratie, l'absence de transparence, le retard pris en matière de nouvelles technologies et d'innovation, le manque de flexibilité du marché et des lois encadrant l'économie, la corruption qui a entaché nombre de transactions ont fini par porter atteinte à la crédibilité du gouvernement, qui n'a rien entrepris pour améliorer les choses malgré ses discours. L'absence de données, l'opacité et le manque de coopération avec les institutions chargées de la préparation de ce genre de rapport expliqueraient aussi ces résultats qui nécessitent également beaucoup de lobbying. Dans le détail, l'Algérie se classe à la 135e place mondiale pour ce qui est du marché du travail et du développement du marché financier, à la 126e place s'agissant des nouvelles technologies, à la 113e pour ce qui est de la qualité de la formation et de l'enseignement supérieur, à la 124e mondiale en termes d'innovation et à la 105e place en matière d'infrastructures, malgré les plans quinquennaux consacrés à ce volet.