La surabondance de l'offre en pétrole plombe toujours les cours, qui peinent à reprendre le chemin des 50 dollars. La situation risque encore de durer si l'on en croit les propos du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Dans un entretien publié mardi par le quotidien autrichien Kurier, Fatih Birol pointe du doigt l'impact de la surabondance de l'offre sur le marché et les entreprises du secteur. Il ainsi indiqué que les prix du baril «vont rester bas pendant quelques trimestres», avant d'ajouter que «le cours restera à 45 dollars pendant longtemps». Une déclaration qui reflète d'ailleurs le sentiment général sur les marchés. Plusieurs analystes tablent sur des perspectives moroses pour les marchés durant les prochains mois. C'est le cas des analystes de Natixis qui tablent sur un baril de brent à 46 dollars en moyenne au quatrième trimestre à 48,5 dollars en 2016. Les analystes de Goldman Sachs vont plus loin en n'écartant pas un baril à… 20 dollars. La situation risque de perdurer, mettant plus à mal les producteurs. S'il est de notoriété publique que la situation actuelle des cours affecte lourdement les principaux pays producteurs, notamment ceux de l'OPEP, la crise semble aujourd'hui toucher les majors pétrolières ainsi que les juniors américaines du schiste. A ce propos, le directeur général de l'AIE a rappelé que les compagnies pétrolières ont dû réduire leurs investissements de 20% cette année. «Un record», selon lui. L'évolution des marchés confirme d'ailleurs la tendance. Ainsi, après avoir tenté un rebond technique mardi, les cours du brut sont repartis à la baisse hier. La journée des marchés a été poussive et baissière à l'ouverture. A 10h45 GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 48,08 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 15% par rapport à la clôture de mardi. A New York, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre cédait, 15 cents, à 45,08 dollars vers 13h. Des cours qui donnaient le ton sur les marchés, avant qu'une hausse-surprise des stocks américains ne soit annoncée. En effet, alors que les traders tablaient sur une stabilisation des stocks US, les chiffres du département américain de l'Energie ont fait état d'une progression de 4 millions de barils des réserves commerciales, qui atteignent 457,9 millions de barils. Les réserves d'essence ont, elles aussi, augmenté de 3,3 millions de barils, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gasoil et le fioul de chauffage) ont reflué de 300 000 barils. Cette annonce semble cependant n'avoir que très légèrement affecté les cours, qui sont repartis à la hausse dans l'après-midi. C'est ainsi que vers 17h GMT, le brent était coté 48,47 dollars, soit une hausse de 0,49%, et le WTI 45,34 dollars, inscrivant ainsi une hausse de 24%.