A 48 heures de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), les cours des hydrocarbures ont amorcé un léger repli après plusieurs jours de hausse ayant placé le baril de brent au-dessus de 65 dollars. Une relative stabilisation qui réconfortait quelque peu les pays exportateurs les plus fragiles, à l'image de l'Algérie, sans écarter toutefois le risque d'une nouvelle chute drastique des cours qui ont atteint, il y a quelques mois, près de 40 dollars le baril. Le rendez-vous de l'OPEP, même s'il ne risque pas d'apporter du nouveau concernant le plafond de production, a de toute évidence un impact négatif sur les cotations des places boursières, qui s'attendent par anticipation à une offre abondante. Hier en fin d'échanges européens, malgré les informations sur la baisse des stocks américains de brut, les gains engrangés ont été effacés après l'annonce par l'association professionnelle API d'une hausse inattendue de 1,8 million de barils des réserves de brut et de 1,6 million de barils de stocks d'essence la semaine dernière, relevaient les experts. Ainsi, les investisseurs digéraient la baisse, moins marquée qu'attendu, des stocks américains de brut lors de la semaine close le 29 mai, selon les données officielles du département américain de l'Energie. Les réserves ont baissé de 1,9 million de barils contre un recul de 2,5 millions attendu par les analystes interrogés par l'agence Bloomberg. Cependant, avec un total de 477,4 millions de barils en stock, les réserves restent à des niveaux record en 80 ans pour cette période de l'année, notait un analyste chez IG. Hier vers 16h GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 64,23 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,26 dollar par rapport à la clôture de mardi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,07 dollar à 60,19 dollars. Un dollar considérablement affaibli a donné un coup de pouce aux prix pendant quelques temps, permettant aux cours du brut de se redresser notaient les analystes. Le WTI a même atteint, mardi en clôture, un sommet depuis début décembre 2014 à 61,26 dollars le baril. La baisse du billet vert rend plus attractifs car moins onéreux les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. Les réserves d'essence ont pour leur part enregistré une baisse faible mais inattendue de 300 000 barils, alors que les analystes s'attendaient à une avancée de 500 000 barils. En revanche, les stocks de produits distillés, dont le gazole et le fioul de chauffage, ont progressé de 3,8 millions de barils, nettement plus que la hausse de 1,3 million que prévoyaient les analystes. Il faut savoir que les prix du pétrole ont chuté de près de moitié depuis juin 2014, quand le brent atteignait les 115 dollars et le WTI était coté près de 108 dollars le baril. Les 12 membres de l'OPEP, qui produisent environ 30% du pétrole mondial, se réuniront demain à Vienne. La majorité des observateurs s'attendent à ce que l'organisation conserve sa production actuelle, ce qui accentue les craintes de voir les cours repartir à la baisse.