Le journaliste, écrivain et poète Lakhdar Khelfaoui se trouve bloqué par la Police algérienne des frontières (PAF) sur le territoire national et empêché, ainsi, de rejoindre sa femme et ses 3 enfants qui vivent en France. L'affaire de M. Khelfaoui remonte à 1997, quand son journal El Kilaâ, basé à Tébessa, a évoqué l'absence du wali pendant une cérémonie traditionnelle dans la région. Cette information toute banale a coûté au journal une censure définitive et des poursuites judiciaires avaient été engagées contre M. Khelfaoui, en sa qualité de rédacteur en chef et directeur de la publication. Poussant la colère à l'arrogance, le wali inflige au journaliste, qui est un franco-algérien, une Interdiction de sortir du territoire national (ISTN). M. Khelfaoui, joint hier par téléphone, affirme, cependant, qu'il a pu quitter l'Algérie en 1998, via des connaissances et relations personnelles. Après huit ans de vie paisible dans l'Hexagone, l'affaire de M. Khelfaoui rebondit durant cet été quand le journaliste a décidé de renter, avec sa famille, en Algérie pour y passer son congé annuel. Mais les vacances de M. Khelfaoui, qui vit à Oum El Bouaghi, tourneront au cauchemar, puisque le retour en France lui a été refusé par la PAF, en vertu de cette ISTN. Ainsi, le journaliste se trouve séparé de sa famille qui a pu quitter l'Algérie après les vacances. Criant à la hogra et à l'injustice, M. Khelfaoui a sollicité l'intervention du président de la République ou du chef du gouvernement ou, encore, du ministre de la Justice pour annuler la mesure de l'ISTN. Avant même la fin de son congé annuel, l'écrivain et poète a tenté, en vain, de dénouer cette « prise en otage ». Le journaliste, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, critique vivement son avocat, Sabeg Laïd (Aïn Beida), qui a pris les 60 000 DA pour un simple délit de presse et il ne s'est pas présenté pour la première audience du 31 juillet 2006. Le journaliste ajoute que la cour de cassation a validé la peine de six mois ferme pour une diffamation. M. Khelfaoui s'interroge sur l'effet de la grâce présidentielle du 3 juillet 2006 au profit des journalistes poursuivis. « Mon avocat m'a laissé patiner tout seul avec l'administration et les services de sûreté de Tébessa, Oum El Bouaghi, Batna et Constantine. Personne m'a donné une solution pour une ISTN. Ce grand avocat est devenu introuvable, pas de réponse aux appels téléphoniques, aux SMS, dans son bureau, malgré qu'il ait encaissé la totalité de ses frais avant même mon retour au pays », dira le journaliste dans son communiqué. Il se prépare pour venir à Alger et voir avec la DGSN concernant cette interdiction banale qui, craint-il, va lui coûter son travail, sa stabilité familiale et autres conséquences incalculables.