La wilaya de Tébessa compte vingt huit communes, dont plus de la moitie sont classées parmi les plus pauvres. Elles sont asphyxiées par la misère et la désolation. Le chômage est devenu le lot des pauvres gens, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Une grande déception pour eux, la confiance donnée à leurs élus s'est rapidement brisée. Certains se disent frappés par la malédiction qui s'est abattue sur leurs maires, tombés sous les coups des poursuites judicaires. Ils sont scandalisés par des affaires de dilapidation des deniers publics, des malversations et des cas de faux et usage de faux ou encore des affaires de mœurs. Ainsi, le 21 septembre dernier, le juge d'instruction prés le tribunal de Bir El Ater a placé sous mandat de dépôt l'ex-maire de Bekaria, située à 7 km de Tébessa. Djabri A., puisque c'est de lui qu'il s'agit, est poursuivi avec d'autres membres de l'APC pour passation de projets douteux, surfacturation et autres. Pour rappel, il y a deux mois, le mis en cause, avait été acquitté après «un arrangement» dans une affaire de mœurs avec l'épouse d'un employé de la mairie. Peu avant, le procureur de la République prés le tribunal de Chéria avait auditionné le P/APC d'El Kouif, à 45 km de Tébessa, avec d'autres employés pour une affaire de faux et usage de faux dans les registres des délibérations. Les mis en cause sont accusés d'avoir exproprié un lot de terrain d'un particulier pour l'attribuer à un proche de la secrétaire du maire. A Morsott, le P/APC, un enseignant au lycée, a été suspendu de ses fonctions au début de l'année en cours par l'ex-wali, avant d'être poursuivi en justice dans une affaire de passation d'une transaction douteuse au profit d'un fournisseur des cantines scolaires. Son prédécesseur, quant à lui, a écopé de deux ans de prison ferme pour corruption. En effet, le dénommé F.A. avait été pris en flagrant délit de corruption par les services de la Gendarmerie nationale, alors qu'il encaissait la somme 500 000 DA remise par un immigré en contrepartie de l'acquisition d'un lot de terrain. Dans la commune de Bir Dheb, à 20 km de Tébessa, le P/APC et après avoir été innocenté dans l'affaire du bourrage des urnes et de la falsification des listes électorales lors des élections locales du 29 novembre 2012, sera poursuivi en justice, deux après dans une affaire de refus d'instruction judiciaire émise contre un proche à lui. Condamné à six mois avec sursis, le maire de la commune Chéria, un infirmier de son état, a été poursuivi pour avoir falsifié une délibération pour la location du marché hebdomadaire à bestiaux. Par ailleurs, la commune de Ouenza, 90 km de Tébessa, est toujours sans maire. Son P/APC avait été suspendu suite à des poursuites judiciaires pour mauvaise gestion. La liste des maires accablés par des poursuites judiciaires est loin d'être exhaustive. D'autres élus attendront sans doute leur tour tant que le niveau d'instruction et le militantisme sont bannis dans le choix des futurs élus, laissant la place à l'enjeu de l'argent et à l'appartenance tribale.