Les marcheurs ont revendiqué, à travers cette action, «l'officialisation de tamazight» et dénoncé «la violence des corps constitués». Ils ont tiré à boulets rouges sur le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, tout en affichant leur soutien à Issad Rebrab. Une imposante marche a été organisée, hier dans la ville de Tizi Ouzou, à l'appel du RCD, pour s'élever contre l'annulation des projets de développement dont avait bénéficié la région, pour revendiquer l'officialisation de tamazight et pour dénoncer la violence des corps constitués. Il est 11h quand la procession s'ébranle, dans le calme et la sérénité, depuis le portail principal du campus universitaire de Hasnaoua. Au devant de la foule, nous avons remarqué des élus et des cadres du parti de Mohcine Bellabas, dont Leila Hadj Arab, Mme Moula, Hakim Saheb, Nordine Aït Hamouda ainsi que plusieurs maires arborant leur écharpe. Des militants venus de plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou pour prendre part à cette action ont brandi des pancartes précisant leurs sections communales, à l'image de celles d'Iflissen, Tigzirt et Beni Douala. Les marcheurs ont déployé aussi des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire : «Non à la violence des corps constitués», «Tamazight thela thela», «126 martyrs et pas un coupable» et «Non à l'annulation des projets structurants pour notre wilaya». Au fur et à mesure que la procession avance, d'autres personnes rejoignent les carrés de la marche qui se dirige vers le centre-ville, via la montée du stade 1er Novembre. Les manifestants ont scandé, haut et fort, des slogans hostiles aux décideurs comme «Pouvoir assassin», «Non à la répression, libérez l'investissement» et «Corrigez l'histoire, l'Algérie n'est pas arabe». Puis, ils ont marqué une halte devant le CHU Nedir Mohamed. «Nous voulons un autre hôpital à Tizi», criaient, à gorge déployée, les marcheurs, allusion faite au projet du deuxième CHU qui vient d'être annulé en raison de la politique d'austérité prônée par l'Etat après la chute des cours du pétrole. La foule a continué sa dernière ligne droite avant d'atteindre le deuxième rond-point de la capitale du Djurdjura, où plusieurs intervenants se sont succédé pour prendre la parole. Yassine Aissiouane, membre de l'APW, a estimé, dans son intervention, que cette marche est «une réussite remarquable». «Les Kabyles doivent se mobiliser pour aboutir au projet démocratique en Algérie», a-t-il déclaré. Dans le même ordre d'idées, le sénateur Mohamed Ikherbane a souligné que son parti a toujours la capacité de mobilisation. «Nous avons marché contre le pouvoir et le DRS. Cette marche est celle de l'espoir», a-t-il affirmé avant que Mohand Arezki Hamdous, président du bureau régional du RCD, dresse un véritable réquisitoire contre le pouvoir : «Cette année, les décideurs ont organisé la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe, l'année prochaine, ils organiseront Alger, capitale de la corruption.» Les intervenants ont également tiré à boulets rouges sur le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, comme ils ont affiché leur soutien à Issad Rebrab.