Le bureau politique de Talaie El Houriat, qui s'est réuni avant-hier pour faire le point sur les activités des instances du parti, a abordé les thèmes brûlants de la situation politique, économique et sociale du pays. Réuni avant-hier pour faire le point sur les activités des instances du parti, le bureau politique de Talaie El Houriat, qui procède à «un examen de la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays», tire à boulets rouges sur le pouvoir. Constatant «la persistance et l'aggravation de la crise de régime à laquelle le pays est confronté sans perspective de règlement du fait de la voie de l'immobilisme et de la stagnation que le pouvoir politique a choisie et du fait du déni des réalités dans lequel il s'obstine à s'enfermer», le bureau politique du parti de Ali Benflis constate que «les effets et les manifestations dommageables de la vacance du pouvoir s'amplifient et n'épargnent plus aucun segment de la vie politique, économique et sociale du pays». Le diagnostic de Talaie El Houriat est sans appel : «La vacance du pouvoir, ajoutée à l'illégitimité des institutions, à leur absence de crédibilité et à la défiance généralisée dont elles font l'objet, sont au cœur de l'incapacité avérée du régime politique en place à mettre le pays en position de relever les défis qui se multiplient devant lui et que chaque jour qui passe aggrave et rend plus difficile à prendre en charge». Rappelant avec force «l'urgence du règlement de cette crise de régime que le pays paye d'un prix exorbitant qui va en s'alourdissant», l'instance exécutive de Talaie El Houriat s'attaque à l'actualité brûlante et souligne «sa profonde préoccupation quant à l'escalade que le régime politique en place semble avoir décidé récemment, dans le but de faire taire toute opposition ou critique à ses errements, ses dévires et ses défaillances de plus en plus graves et de plus en plus coûteuses pour le pays politiquement, économiquement et socialement». Cette escalade, affirme le parti de Ali Benflis dans un communiqué rendu public hier, «constitue l'amorce d'une épuration politique pour crime de non-allégeance et entre dans le cadre d'une stratégie d'intimidation et de terreur dont ce régime a déjà menacé ses opposants par le passé et qu'il met à exécution aujourd'hui». Le bureau politique de Talaie El Houriat, qui a réagi à l'emprisonnement d'anciens officiers supérieurs de l'armée, dénonce «cette stratégie dont sont déjà victimes de nobles enfants de ce pays, nourris du sens le plus élevé du patriotisme acquis auprès de l'ALN et de l'ANP et inspirés du message sacré des martyrs de la nation dans leur long parcours au service du peuple algérien». Cette stratégie, ajoute la même source, est «également dirigée contre les véritables créateurs de richesses (allusion faite au patron de Cevital, Issad Rebrab) qui font l'objet de harcèlements divers alors que des clientèles rentières bénéficient de complaisance et de tolérance injustifiées et injustifiables d'un régime politique dont le gaspillage, la déperdition des ressources rares et la corruption sont devenus des caractéristiques intrinsèques». Par la terreur et l'intimidation, indique le parti de Ali Benflis, «le régime veut neutraliser les porte-étendards de la libre expression et de la défense des libertés fondamentales et des droits inaliénables de l'homme». Au plan économique, le bureau politique de Talaie El Houriat, qui se dit «préoccupé quant aux retards considérables que le gouvernement accuse dans l'élaboration et l'adoption d'une stratégie nationale cohérente et effective, organisant la riposte aux retombées dramatiques de la crise énergétique mondiale (...)» ; «déplore que près de quinze longs mois après le déclenchement de cette crise d'une gravité exceptionnelle, le gouvernement hésite, tâtonne et atermoie en proposant des saupoudrages et des ravalements de façade en lieu et place d'un plan anticrise global, cohérent, crédible et mobilisateur».