Mercredi dernier, une résidente de la brigade de gendarmerie, femme de gendarme, selon des indiscrétions, devait être présentée au parquet de la Cour d'Aïn Témouchent après son arrestation suite à des informations sur un réseau de narcotrafiquants dont elle ferait partie. B.N., née en 1976, a été arrêtée par des agents de la police de lutte contre les stupéfiants en flagrant délit de possession de 1 370 comprimés d'extasy. Aussitôt alerté, et faisant suite à l'enquête préliminaire, le procureur général militaire a ordonné une perquisition au domicile de l'inculpée. Les gendarmes réquisitionnés ont découvert chez elle 3 680 autres comprimés de ce dangereux psychotrope pour la santé mentale et physique de ses consommateurs. B.N. a indiqué aux enquêteurs qu'elle se fournissait auprès d'une certaine Ibtissem, de nationalité marocaine, résidant à Béni-Saf. Cette dernière est recherchée pour s'être enfuit aussitôt qu'elle a su la mésaventure de sa complice. Sollicité, le procureur général adjoint à la cour de Témouchent chargé de la presse indique que les psychotropes extasy saisis sont de la marque dite «domino», une pilule blanche en forme de... domino. La précision n'est pas anodine puisqu'il s'agit de l'une des toutes dernières drogues synthétiques les plus concentrées. A cet égard, il est utile de rappeler aux membres des informelles ligues antialcooliques rivées sur une lecture dogmatique du saint texte coranique, et qui ont orienté indirectement les jeunes vers ces drogues comme vers la «zetla», qu'une pilule d'extasy classique contient 50 à 80 milligrammes de MDMA (le principe actif de l'extasy) alors que les nouvelles variantes peuvent dépasser les 200 mg, certains «dominos» étant dosés à 220 milligrammes, soit trois fois plus dangereux. A titre indicatif, pour ceux qui ne le sauraient pas, l'extasy est le prototype des psychotropes ayant à la fois des effets hallucinogènes et stimulants. Ses effets hallucinogènes sont relativement faibles et ne se produisent généralement qu'à des doses élevées. Ils provoquent une excitation, accompagnée d'un sentiment de puissance physique et mentale, ainsi que d'une suppression de la fatigue, de la faim et de la douleur. D'où la férocité des violences de ses consommateurs débarrassés de toute inhibition. Mais, cette phase de sensations agréables, indiquent les spécialistes, est généralement suivie d'une phase de fatigue, de tristesse, de déprime et de mauvaise humeur. Plus grave, elle peut s'accompagner de cauchemars et d'états de panique. En outre, une consommation régulière entraîne l'amaigrissement et l'affaiblissement de certains usagers ainsi qu'une humeur instable, le tout entraînant parfois des comportements agressifs et des troubles psychologiques sévères et durables. Cela sans compter des accélérations et des arythmies cardiaques, de l'hypertension artérielle et des troubles cardiovasculaires.