Depuis lundi dernier, les services de la police se redéploient à travers les quartiers de la capitale. De la place des Martyrs jusqu'à la place du 1er Mai, en passant par la Grande Poste, la police « interpelle des gens », sans distinction. Ces mesures sont-elles nouvelles pour confectionner un fichier national de police ? Ou sont-elles préventives pour palier une éventuelle recrudescence d'actes terroristes, à la veille du mois de Ramadhan ? En effet, des contrôles sont effectués inopinément. En confisquant les papiers d'identité des passants avant de les conduire au commissariat de l'arrondissement, une fiche signalétique est remplie pour chaque personne apostrophée. Une fois les informations y afférentes sont enregistrées sur le fichier de police, on laisse partir la personne. Dans le cas contraire, selon la police, on garde celle-ci pour divers motifs ou elle est recherchée pour un délit commis. Omar, de passage à Alger, qui a subi un contrôle d'identité du moins coutumier pour lui, puis conduit au commissariat, se dit très choqué par la brutalité du flic qui l'a interpellé, apparemment nerveux et trop excité. « La police nous a rassemblés dans un débarras exigu, à l'intérieur du commissariat, où la respiration était très difficile. Nous étions retenus durant au moins une heure. » Avant de poursuivre : « Les conditions d'interpellation sont inhumaines. Nous sommes loin des chants et slogans ventant les mérites de la police », s'emporte-t-il.Du côté de la police, il est à signaler que ces « virées et contrôles de pièces d'identité » qui s'effectuent dans les rues, les quartiers, les gares, où la concentration des citoyens est forte, se font dans le cadre de surveillance de 5175 personnes, soldées par l'arrestations de 15 personnes recherchées et autres malfaiteurs. Ces mesures sont inscrites dans un dispositif de sécurité qui vise à développer et à actualiser sous tous ses aspects la connaissance du terrain pour aller au-devant des attentes des citoyens. Ce redéploiement est également opéré en prévision d'une éventuelle incursion terroriste qui pourrait viser la capitale en ce mois de Ramadhan.