Les inondations ont engendré d'importants dégâts mais n'ont fait aucune victime. Les fortes chutes de pluie, accompagnées de rafales de vent, dans la nuit de mardi à hier, ont fait beaucoup de dégâts matériels dans toutes les communes de la capitale, notamment à Bir Mourad Raïs, Sidi M'hamed, Belouizdad, Alger-Centre, Bouzaréah, Hydra, Aïn Benian, El Achour, Réghaïa et Bordj El Bahri. Dans certains quartiers, la hauteur des eaux a atteint 50 centimètres. «Nous nous attendions au pire car les précipitations ont été rapides et intenses, suivies de chute de grêle. Les inondations de Bab El Oued ont plané sur nous durant toute la nuit», confie un habitant de Bir Mourad Raïs dont la maison a été submergée par les eaux en furie. La place de Bir Mourad Raïs est devenue un réceptacle pour les cours d'eau qui ont dévalé les pentes à partir des deux flancs de montagne. Les eaux n'ont pas eu le temps de stagner sur la placette. Les courants dévalent le ravin de la Femme sauvage en emportant des voitures et des objets hétéroclites. Au lotissement Charbonnier, dans la commune de Birkhadem, les inondations ont emporté plusieurs voitures et endommagé nombre de maisons. «Nous avons appelé la Protection civile, mais personne n'est venu à notre secours. Nous avons lutté contre les eaux en furie durant toute la nuit avec des moyens dérisoires», raconte un résidant. Dans les trémies du 1er-Mai, du Ruisseau et du Jardin d'essai, les eaux ont atteint un mètre. L'intervention des éléments de la Protection civile n'a pas suffi pour dégager les trémies, il a fallu l'appui des unités de la Seaal et d'Asrout pour évacuer les eaux et dégager toute la boue qui s'est amoncelée. Ces inondations ont également provoqué l'arrêt des dessertes du tramway à partir du tronçon qui longe la RN 24. Les rails ont été envahis non seulement par les eaux, mais également par de la boue. Le trafic n'a repris qu'après l'intervention des agents de nettoiement qui ont dégagé la voie. A Bab Ezzouar, la plupart des habitations qui ne sont pas surélevées par rapport au sol ont été envahies par les eaux. D'autres ont connu des infiltrations à partir des plafonds, des murs, des jardins et des cours, alors que les caves des immeubles, notamment à la cité Sorecal, ont été totalement inondées. Les locataires ont dû faire appel aux propriétaires de pompes pour évacuer les eaux des caves. Dans certaines artères, notamment à El Harrach, Baraki et Gué de Constantine, des chutes de câbles électriques ont été signalées. «Il s'en est fallu de peu pour que l'irréparable se produise. Un câble s'est décroché du poteau et a atteint la clôture en fer forgé de la maison. Fort heureusement, nous nous sommes vite éloignés et personne n'a été touché», raconte un habitant de la commune de Gué de Constantine. Signalons par ailleurs qu'un mur de 15 mètres s'est effondré dans la commune de Bir Mourad Raïs, endommageant des véhicules stationnés à proximité mais sans faire de victimes. Ces inondations ont provoqué des scènes de panique parmi les habitants de la capitale. «Nous nous attendions au pire car l'intensité des précipitations laissait craindre une catastrophe. Nous sommes rentrés dans une longue et interminable expectative», confie un habitant de la cité la Concorde, dans la commune de Bir Mourad Raïs.