Ouyahia n'a pas épargné les partisans de la transition et ceux qui «veulent vendre le pays». il a ainsi défendu que l'Algérie ne se dirige pas vers l'instauration d'un pouvoir militaire, dans une allusion claire aux déclarations de la secrétaire générale du Parti des travailleurs (pT), Louisa Hanoune, qui, il y a quelques jours, avait dénoncé «la militarisation de la vie politique». Lors d'un discours prononcé à l'occasion de la tenue d'une rencontre de jeunes et cadres du RND, jeudi dernier, Ouyahia a évoqué les grands sujets qui ont animé la scène nationale ces derniers temps, notamment les nombreuses réactions qu'ont suscitées les changements au sein du DRS, l'arrestation du général Benhadid, les propos de Madani Mezrag, la mise sous scellés de la chaîne El Watan DZ... Evoquant l'arrestation du général Benhadid, Ouyahia a déclaré qu'il ne défendra jamais ceux qui tentent de «casser» l'armée. Une armée forte, a-t-il dit, qui a su protéger le pays du terrorisme et rester une institution au service du pays. Il a aussi eu des mots durs à l'adresse de ceux qui ont égratigné le chef d'état-major. «Certains militaires, qui critiquent aujourd'hui l'armée, se bronzaient durant les années 1990 sous la protection des chars», a dénoncé Ouyahia, allusion faite à Benhadid et à d'autres officiers. «L'armée a protégé tout le monde et c'est aussi l'armée qui a protégé le pays de l'effondrement. C'est grâce notamment à ses sacrifices que nous sommes aujourd'hui ici, libres de nous exprimer», a tonné le chef de cabinet de la Présidence, qui invite tout le monde à «se tenir tranquille». Ahmed Ouyahia applaudit toutes les décisions prise par le pouvoir à l'encontre de Benhadid, mais il regrette la mise sous scellés d'une chaîne de télévision : «Cette chaîne est tombée sous le coup de la loi et doit assumer ses choix et ses décisions. Nous soutenons et respectons la liberté de la presse, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l'Algérie.» Plus direct, il appelle tout le monde à «maîtriser sa langue» : «L'Etat ne peut plus rester spectateur et les polémiques n'arrangent pas le pays.» Pour Ouyahia, il y a des limites qui ne doivent être franchies sous aucun prétexte. Acculé par les journalistes, lors d'un point de presse, à s'expliquer sur «les deux poids deux mesures» dans le traitement des dossiers du général Benhadid et de Madani Mezrag, en liberté malgré les propos menaçants tenus a l'encontre du président de la République, Ouyahia s'est contenté de cette réponse : «Je ne commente pas une décision de justice. Quant à cet ex-militant du FIS, je ne m'attarde pas sur son cas. Je ne veux pas lui faire de publicité, mais il a fait une première déclaration et il a eu une réponse de l'Etat. Il en a fait une deuxième où il s'est corrigé et c'est tant mieux.» «Le DRS restera un appareil de l'état» S'agissant du DRS, Ouyahia n'a pas caché son étonnement de voir certains éprouver, soudainement, de la «sympathie» pour ce corps de sécurité, accusé auparavant de jouer le rôle de «police politique» et ses éléments de «bouchers». «Certains défendent le DRS pour casser l'armée», s'est indigné Ouyahia qui rassure que le «DRS était et restera un appareil de l'Etat algérien qui veille à la sécurité du pays». Il a rendu hommage à l'ex-patron du DRS et s'est emporté contre ceux qui «voient en la restructuration du DRS une volonté de la part du président de casser un service de sécurité». Sur un autre chapitre, Ouyahia a fustigé Ferhat Mehenni. Il l'accuse ouvertement de vouloir détruire l'Algérie. «99% des Algériens sont fidèles au message du 1er Novembre à l'exception d'une minorité. C'est le cas malheureusement de ce fils de chahid qui va chez les juifs pour vendre le pays», a dénoncé Ouyahia, persuadé que «l'objectif dépasse l'autonomie de la Kabylie, mais s'inscrit dans le cadre d'un projet visant la destruction de l'Algérie». Pour lui, le danger ne vient pas seulement de l'extérieur, l'Algérie est menacée aussi de l'intérieur et cette menace émane des partis revendiquant une transition démocratique. «Le peuple qui a dépassé la période de transition vécue entre 1992 et 1995, avec des élections présidentielles libres et transparentes, n'acceptera jamais un retour en arrière. Et je ne serai jamais d'accord avec ceux qui refusent les résultats des urnes», a-t-il dit. Notons que Ouyahia a relevé que ni lui ni son parti ne toléreraient l'instauration en Algérie de la «démocratie de l'anarchie». Enfin, le patron du RND estime que l'extrême gauche a échoué dans tous les pays : «Par quel miracle peut-elle réussir en Algérie ?»