La transition est synonyme d'un retour aux années de braise pour Ouyahia «Dans quelques jours, il y aura un organe important de contrôle de renseignement ou d'écoutes téléphoniques, institué par décret présidentiel.» Le secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia est tombé à bras raccourcis sur l'opposition, Louisa Hanoune, le MAK, etc. S'exprimant hier en marge de l'ouverture de la conférence nationale de la jeunesse du RND à Zéralda, M.Ouyahia a critiqué vertement les partis de la Cnltd et ceux de l' Instance de suivi et de consultation de l'opposition. «Ceux qui revendiquent la transition démocratique sont ceux qui ont échoué à prendre le pouvoir par les urnes», dira-t-il. En faisant allusion à Ali Benflis, le président de Talaie El Hourriyet, qui conteste la légitimité du président Bouteflika et réclame une présidentielle anticipée, Ahmed Ouyahia trouve qu' «il est inacceptable de contester les résultas d'une élection présidentielle libre et transparente». Pour Ouyahia, «la menace contre l'Algérie émane aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur». Il n'a pas hésité à mettre en garde contre l'opposition: «Le danger vient des partisans de la transition», fait-il savoir. La transition est synonyme d'un retour aux années de braise pour Ouyahia: «Le peuple qui a pu dépasser la période de transition vécue entre 1992 et 1995, avec des élections présidentielles libres et transparentes, n'acceptera jamais un retour en arrière», a-t-il dit. Invité à commenter les propos de Louisa Hanoune relatifs à l'accaparement du pouvoir par l'oligarchie, il indique qu' «il n' y a de miracle possible pour que la gauche radicale ou le mouvement trotskiste, qui a échoué partout à travers le monde, puisse réussir en Algérie». Ahmed Ouyahia a également accusé le président du MAK de vouloir détruire l'Algérie. Il a affirmé que «99% des Algériens demeurent fidèles et étroitement attachés au message de Novembre et s'élèveront tel un seul homme contre toute ingérence étrangère dans les affaires internes de leur pays». Il a déploré dans ce contexte qu'«un citoyen algérien, de surcroît fils de chahid, qui représente une infime minorité d'Algériens, ait recours aux sionistes pour demander leur aide». Il a ajouté que «la question ne se limite plus à la revendication d'autonomie de la Kabylie, il s'agit aussi d'une velléité de destruction de l'Algérie». Pour M.Ouyahia, «le mérite du maintien de la stabilité de l'Algérie revient aux efforts de l'ANP qui déploie ses hommes le long des frontières pour défendre la sécurité du pays et de ses citoyens, mais aussi à la politique de Réconciliation nationale du président Bouteflika». Tout en citant le chaos auquel sont parvenues la Libye et la Syrie, suite aux révoltes populaires, il affirmera que «l'Algérie est à l'abri du printemps arabe». Mieux encore, Ahmed Ouyahia est persuadé que «les Algériens s'élèveront contre toute ingérence étrangère dans les affaires internes de leur pays, quels que soient les différends qui les opposent». Le patron du RND qui refuse, dit-il «de faire la publicité à Madani Mezrag», défend «la décision des autorités de fermer et de mettre sous scellés les installations de la chaîne de télévision privée El Watan TV». «La presse doit savoir que la liberté d'expression n'est pas au détriment de l'Algérie», a-t-il dit. Cependant, s'agissant de Madani Mezrag qu'il a reçu à la Présidence et qui n'a pas été inquiété, il s'est contenté de dire que «cette personne a fait une première déclaration. Il a eu une réponse de l'Etat. Il a fait sa deuxième déclaration. Il s'est corrigé et c'est tant mieux». D'autre part, il a réitéré la «divergence» de son parti avec la démarche adoptée par le FLN quant au lancement de son front intitulé «initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité» englobant l'ensemble des partis politiques et organisations de la société civile soutenant le programme du président Bouteflika. «Le FLN qui est un allié stratégique pour le RND dans le soutien au président de la République et la défense des intérêts du courant nationaliste, a fait part de sa proposition de créer un front. Ce n'est pas le mode qui nous convient, mais nous laissons le temps aux propositions», a précisé M.Ouyahia. Toutefois, poursuit-il «il ne faut pas renoncer à l'essentiel, qui est le travail en commun sur des intérêts stratégiques, même si nous ne sommes pas dans la même structure». En réponse à une question sur le démantèlement et restructuration du département des services de renseignements, il a commenté, en faisant allusion à ceux qui décèlent à travers les changement au DRS, des conflits au sommet de l'Etat et autres règlements de comptes entre parties au pouvoir que «certaines personnes se découvrent du jour au lendemain de la sympathie pour le DRS accusé auparavant de police politique ou encore des bouchers». «On l'a dit et on le répètera aujourd'hui et demain que le DRS est un appareil de l'Etat algérien qui défend la sécurité du pays», a-t-il indiqué. «Ceux qui critiquent l'armée aujourd'hui se bronzaient durant les années 1990 sous la protection des chars. Non, l'Algérie ne se dirige pas vers un Etat militaire. C'est l'armée qui a protégé le pays et c'est grâce notamment à ses sacrifices que nous sommes aujourd'hui ici libres de s'exprimer». Ahmed Ouyahia accuse ceux qui se sont convertis subitement en défenseurs du DRS, de vouloir rompre l'équilibre au sein de l' ANP: «Ceux qui prétendent défendre le DRS veulent réussir là où le terrorisme a échoué, à savoir «diviser et détruire l'armée.» Concernant le dernier communiqué de la présidence de la République sur les changements opérés au sein du DRS, il a précisé que «la diffusion de ce document qui ne comporte en tout et pour tout que deux paragraphes se rapportant à ce département n'avait pour objectif que de justifier ou de clarifier la restructuration de ce département car la Présidence n'a pas improvisé ses décisions pour demander pardon». «Dans une semaine ou dans dix jours, il y aura un organe important de contrôle de renseignement ou d'écoutes téléphoniques qui verra le jour et sera institué par décret présidentiel», selon Ahmed Ouyahia. Il a souligné que l'Algérie a été épargnée par le chaos qu'ont connu les pays voisins, grâce aux sacrifices des services de sécurité, en plus de sa politique de non-ingérence dans les affaires internes. Evoquant l'arrestation du général Benhadid, Ahmed Ouyahia s'est montré menaçant. «Comme citoyen et chef d'un parti politique, j'appelle tout le monde à la retenue. L'autorité de l'Etat doit être respectée. Les polémiques sur des changements au sein du DRS sont inacceptables. Il a rendu hommage à l'ex-patron du DRS avant de critiquer ceux qui voient en la restructuration du DRS une volonté de la part du Président de «casser un service de sécurité».