C'est de mieux en mieux. Comme si l'ostracisme officiel qui frappe la mémoire, les œuvres et les personnes de Toas et Jean Amrouche et leur mère Fadhma Ath Mansour, parce que de confession chrétienne, ne suffisait pas, voilà qu'une autre agression à l'encontre de leur patrimoine à Ighil Ali vient d'être commise. Des travaux de démolition se seraient en train de se dérouler illicitement dans l'une des deux maisons que possédait la famille Amrouche à Ath Jemaâ, vieux quartier d'Ighil Ali. L'Association Jean et Taos Amrouche d'Ighil Ali qui a réussi, il y a deux ans, péniblement à stopper des travaux de démolition d'une autre maison des Amrouche dans le centre d'Ighil Ali, occupée depuis des décennies, s'insurge contre cette énième atteinte et remet, à cette funeste occasion, sur la table la question du classement de ces biens au patrimoine culturel national. «Il y a quelques jours, un individu sans foi ni loi a commis une grave violation de la maison où Jean Amrouche est venu au monde», écrit l'Association dans une déclaration transmise à notre rédaction. L'individu en question aurait, selon le même document, «sans autorisation ni aucun document licite, occupé cette maison qui attendait son classement au patrimoine culturel national». «Plus grave encore, s'indigne l'Association, cet indu occupant a lancé des travaux de démolition pour dégager le terrain devant accueillir une future habitation». Pointant du doigt l'état d'impunité dans lequel le forfait est commis, puisque l'individu en question «n'a ni permis de construire ni un quelconque document légal», a déclaré à El Watan Mustapha Amrouche, président de l'Association. Celui-ci se demande «si nous vivons dans un pays régi par des lois ou sommes-nous dans une jungle où priment le seul instinct et la déraison». Tout en exigeant «l'arrêt immédiat de ce massacre contre les biens de la famille Amrouche, l'expulsion et la punition de ce squatteur-démolisseur», l'Association Taos et Jean Amrouche réitère son appel aux autorités «pour le classement définitif au patrimoine culturel national des biens sus-mentionnés».