Plusieurs pays occidentaux et arabes ont appelé hier les Libyens «à adopter immédiatement l'accord politique» proposé par l'ONU le 9 octobre et qui prévoit la mise en place d'un gouvernement d'union pour sortir du chaos qui règne dans le pays. Les Etats-Unis, l'Union européenne et plusieurs de ses membres, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, les Emirats arabes unis, le Qatar, ainsi que la Turquie «appellent toutes les parties au dialogue politique libyen à adopter immédiatement l'accord politique négocié par le représentant spécial des Nations unies, Bernardino Leon», selon un communiqué conjoint diffusé à Paris. Les signataires se disent prêts à «travailler avec le gouvernement d'unité nationale, à sa demande, pour le soutenir dans sa lutte contre le terrorisme, notamment Daech et Ansar Al Charia». «Nous exhortons tous les participants au dialogue à saisir cette chance de mettre un terme à l'instabilité en adoptant l'accord politique et en assurant sa pleine application, sans y introduire de nouvelles modifications», écrivent-ils encore. Livrée aux milices depuis le renversement du régime de Mouammar El Gueddafi en 2011, la Libye compte deux gouvernements se disputant le pouvoir et est le théâtre de combats entre les différents groupes armés sur le terrain. Afin de sortir de cette crise, l'émissaire de l'ONU, Bernardino Leon, avait annoncé le 9 octobre, après des mois de négociations entre parties rivales au Maroc, qu'un consensus avait été trouvé sur le nom d'un Premier ministre, Fayez El Sarraj, et de 17 ministres d'un gouvernement d'union nationale. Les autorités non reconnues par la communauté internationale, basées à Tripoli, ont rejeté cette proposition quelques jours plus tard, tandis que leurs rivaux du Parlement basé à Tobrouk, dans l'est du pays, ont reporté à cette semaine le vote prévu pour décider de leur position. Le Conseil de sécurité de l'ONU a menacé samedi de sanctionner les personnes qui entravent le processus de transition politique en Libye et exhorté les Libyens à «œuvrer au plus vite à la formation d'un gouvernement d'union».