Alger proteste et Paris promet de travailler pour que «ce type d'incident ne se reproduise plus». La récurrence de la fouille au corps imposée aux ministres algériens dans les aéroports français, dont le dernier en date est celui de la Communication, Hamid Grine, a fini par susciter une sérieuse crispation des relations entre les deux pays. Des rapports qui, pourtant, étaient au beau fixe depuis l'arrivée du président François Hollande au pouvoir en France, en 2012. Mais la lune de miel semble avoir pris fin depuis samedi dernier. En l'espace de quelques heures, la polémique a enflé. Les autorités algériennes ont protesté officiellement, en convoquant, au siège du ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié. En effet, le directeur général du protocole au MAE a signifié au diplomate français «le caractère inacceptable du traitement réservé à un ministre de la République», tout en lui rappelant que cet épisode malencontreux n'est pas le premier du genre, puisque deux cas similaires avaient été enregistrés par le passé. Relevant que Hamid Grine, ministre de la Communication a fait l'objet d'une fouille, en dépit de son statut de membre du gouvernement, détenteur, de surcroît, d'un passeport diplomatique et transitant par un salon réservé aux personnalités officielles, le responsable du MAE a notifié à Bernard Emié «le mécontentement des autorités algériennes». Selon le même communiqué, «cette attitude est contraire aux usages diplomatiques, qui sont en inadéquation flagrante avec la qualité des relations entre l'Algérie et la France et l'ambition partagée des deux pays de les hisser au niveau de partenariat d'exception». De ce fait, ajoute la même source, il a été demandé à l'ambassadeur d'indiquer à son gouvernement «qu'il est nécessaire que toutes les mesures adéquates soient prises afin que de tels incidents inacceptables ne se reproduisent plus à l'avenir». La réponse française est intervenue hier. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international, Romain Nadal, a indiqué concernant la fouille de responsables algériens dans les aéroports français qu'il s'agit «d'incident particulièrement regrettable». «Nous travaillons avec le ministère de l'Intérieur et la direction du groupe Aéroports de Paris pour que ce type d'incident particulièrement regrettable ne se reproduise plus», a déclaré Romain Nadal. Le représentant du Quai d'Orsay réitère «l'attachement de son pays à faciliter les démarches et déplacements en France des hautes personnalités étrangères». La réaction du Quai d'Orsay mettra-t-elle fin à la polémique ?