Al-Qods est en effervescence. Depuis le début du soulèvement des Palestiniens contre la colonisation et la répression systématique du colonisateur les territoires occupés bouillonnent. L'Intifadha palestinienne semble en marche face à la machine répressive d'Israël. Plusieurs jeunes Palestiniens sont froidement tués à la moindre alerte. À Al-Qods, un jeune Palestinien est tué dans ce qui est considéré par les autorités coloniales comme un attentat. Un acte qui ne va pas manquer, dans une ville déjà à cran, de ranimer le souvenir des intifadha de 1987 et de 2000, lorsque les Palestiniens se sont soulevé comme un seul homme contre le colonisateur et ses méthodes criminelles. Le Premier ministre de l'Etat colonial, Benjamin Netanyahu, a décidé de réunir en urgence son gouvernement extrémiste, et pourrait prendre la mesure drastique de boucler les quartiers palestiniens d'Al-Qods. Avec des moyens rudimentaires les Palestiniens se défendent comme ils peuvent. Usant généralement de couteaux, les jeunes Palestiniens tombent en martyrs face aux balles assassinent du colonisateur qui veut se donner le rôle de la victime. Le traitement par les médias occidentaux de ce qui passe dans les territoires occupés reste absolument d'une partialité affligeante. On met sur le même pied d'égalité celui qui se défend au prix de sa vie et le colonisateur surarmé qui ne s'embarrasse nullement de tuer froidement. Les responsables politiques palestiniens semblent complètement hors jeu, n'osant même pas soutenir leur peuple en colère. Les Palestiniens vont saisir la justice internationale contre Netanyahu et son ministre de la Défense, Moshé Yaalon, sur les conditions dans lesquelles les forces israéliennes d'occupation assassinent les auteurs d'attentats, a affirmé Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). De véritables exécutions extrajudiciaires qui ne suscitent pas la désapprobation des médias internationaux aux œillères. Cette annonce semble loin de pouvoir dissiper les tensions qui, plus ou moins latentes depuis des mois, se sont brutalement amplifiées après l'élimination, le 1er octobre, de deux colons en Cisjordanie occupée. Le soulèvement Palestinien a fait plus de 25 martyrs. Et la répression s'est étendue à la bande de Ghaza, territoire prison séparé de la Cisjordanie avec laquelle elle est censée former un futur Etat palestinien qui ne voit toujours pas le jour. Au moins 15 Palestiniens ont été blessés par des tirs de l'armée d'occupation lors de heurts au point de passage d'Erez, sorte de forteresse dans la barrière de sécurité qui enferme la bande de Ghaza. Neuf jeunes avaient été tués dans des heurts vendredi et samedi. Les Palestiniens de Cisjordanie ont été appelés à une «journée de colère» et des affrontements ont éclaté au point de passage de Qalandiya et près du poste de contrôle de l'occupant israélien de Bet El, à la sortie de Ramallah. L'Intifadha prend bel et bien place dans les territoires occupés. M. B./Agences