Mesures d'austérité, gel de projets «historiques» relevant de la revendication sociale pour la plupart dans les wilayas du Sud. Ouargla et Ghardaïa ont négocié leurs priorités. Et si Ghardaïa tire son épingle du jeu avec la décision du maintien de tous ses projets, annoncée début octobre par le ministre de l'Intérieur en visite sur place compte tenu de la situation sécuritaire et sociale particulière y prévalant, Ouargla s'est quant à elle délestée de 13 projets administratifs pour sauver la mise et espérer garder 42 projets qui attendent l'arbitrage du gouvernement. La wilaya de Ouargla recense 55 projets concernés par les mesures d'austérité. Parmi eux, le futur CHU de Ouargla promis par les autorités dans le sillage de la révolte sociale de 2013 et qui figure parmi 5 autres projets de CHU à Alger, Tizi Ouzou, Constantine et Tlemcen dont le gel aurait été décidé par le gouvernement dans le cadre d'une décision de stopper ces opérations d'équipement public en partenariat avec de consortiums d'entreprises italiennes, autrichiennes, anglaises et sud-coréennes. Cette information n'est par confirmée par Saâd Agoudjil, le nouveau wali de Ouargla, qui préfère parler de projets non lancés assurant qu'il s'agit de «projets structurant dont la décision de gel n'a pas été prise et qui font l'objet d'une renégociation de la partie transférable à l'étranger de l'ordre de 25% à seulement 14%». Le wali se veut rassurant, d'autant plus que le lancement du CHU de Ouargla a été retardé par un conflit foncier entre la wilaya et des supposés propriétaires ayant pour seuls documents des actes de droit coutumier, donc non authentiques. «La justice tranchera bientôt», assure M. Agoudjil, qui ajoute : «Nous avons introduit des demandes de dérogation pour 42 projets en relation directe avec la vie du citoyen. Le gouvernement devrait donner son feu vert d'ici à la fin de l'année.» Les secteurs qui pourraient faire valoir une priorité lors de l'arbitrage des projets sont la santé, l'éducation,l'hydraulique, le logement et le désenclavement des zones déshéritées, affirme M. Agoudjil. Le wali de Ouargla semblait confiant à ce propos lors de la conférence de presse mensuelle tenue hier. Selon lui, la ligne de démarcation ne tient pas tant à la hauteur de l'enveloppe ou à l'importance du projet, mais à la mise en place du fameux ordre de service (ODS) par rapport à la date de la prise de décision du gel. Ainsi, tous les projets bénéficiant de ce sésame, quel que soit leur montant, seront réalisés. Concernant les critères adoptés par la wilaya de Ouargla concernant les demandes de dérogation, M. Agoudjil a confié à El Watan Week-end que «tous les projets d'infrastructures administratives attendront, nous avons priorisé l'essentiel».