Le baril de brent de la mer du Nord, coté sur les marché européens, remonte et se rapproche de la barre des 50 dollars en finissant à 49,61 dollars, tandis que le baril de light sweet crude (WTI), coté à la Bourse de New York, a enregistré une hausse de 4,46% sur la semaine et inscrivant par la même occasion un nouveau plus haut depuis la mi-octobre. Un rebond qui a d'ailleurs été initié dès mercredi avec la publication des stocks américains par le département américain de l'Energie et qui fait ressortir des réserves moins élevées qu'attendu et qui a été confirmé hier après la publication des chiffres concernant le nombre de forages de schiste américains. La société de services pétroliers, Baker Hughes, a ainsi annoncé vendredi une baisse de 16 puits en activité cette semaine aux Etats-Unis, affichant ainsi une chute de 64 % depuis la mi-octobre 2014. Un bilan qui vient conforter les données publiées par le département américain de l'Energie qui annonce une baisse de la production américaine de 45 000 barils/jour depuis juillet.
La hausse des cours a également été alimentée par des données concernant une baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Selon les données publiées par l'agence Reuters, la production de l'OPEP a baissé au mois d'octobre, passant de 31,76 millions de barils/jour en septembre à 31,64 . Tout autant d'indicateurs qui laisseraient à penser que la stratégie commence à porter ses fruits et que celle-ci serait peut être encline à lâcher un peu plus de lest. Serait-ce aussi le début d'un cycle de reprise des cours du brut ? Rien n'est moins sûr, ceci d'autant que le marché semble toujours sous l'emprise de la suroffre. C'est ainsi que le trader Andy Lipow considère la reprise très fragile considérant les volumes de pétrole vendus sur le marché physique ainsi que les stocks gardés sur les pétroliers et qui demeurent importants. Aussi et si les chiffres concernant une légère contraction de la production OPEP ont contribué à rassurer les marchés, ceux-ci ne se traduisent en aucune manière par une baisse des exportations OPEP. Selon les données de Reuters, la baisse de la production OPEP a été du fait de l'Arabie Saoudite en raison d'un recul de l'utilisation domestique et du retard des expéditions en provenance d'Irak en raison du mauvais temps. L'Iran joue les trouble-fête Plusieurs traders estiment d'ailleurs qu'il faut relativiser cette baisse de la production de l'OPEP, car les niveaux de production restent proches des records de la production de l'OPEP, qui a augmenté de 1,5 million de barils/jour depuis novembre 2014. Ils estiment ainsi que l'OPEP s'attache à sa stratégie et que cette baisse de production n'est au final qu'un ajustement. Les analystes du marché considèrent aussi que cela ne change rien à la situation de la suroffre qui risque de s'aggraver avec la montée en cadence de la production iranienne. Ils estiment ainsi que l'excédent de l'offre risque de passer de 2,8 à 4 millions de barils/jour durant les prochains mois. Téhéran semble d'ailleurs bien décidé à avancer ses pions sur l'échiquier pétrolier mondial et n'est pas près de renoncer aux parts de marché qu'il entend récupérer dès la levée des sanctions. C'est dans ce sens que le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a déclaré hier que son pays annoncera une hausse de 500 000 barils/jour de sa production de pétrole à la prochaine réunion de l'OPEP, prévue le 4 décembre prochain à Vienne. Une annonce qui risque de donner lieu à des discussions houleuses au prochain rendez-vous de l'OPEP. Car si le ministre iranien estime que son pays était prêt à discuter avec «les membres arabes de l'OPEP», faisant référence aux pays de Conseil de coopération du Golfe, il n'en oublie pas pour autant de mettre le pool pétrolier sous pression. En effet, Bijan Zanganeh a déclaré hier à l'agence officielle iranienne que l'Iran allait informer officiellement les membres de l'OPEP de ses «plans visant à augmenter la production et nous allons leur demander de respecter le plafond de 30 millions de barils qu' ils ont convenu». Autrement dit, Téhéran demandera à l'OPEP de faire de la place pour la hausse de la production iranienne.