Les dernières précipitations ont drainé de la boue, des gravats et des déchets divers. Une dizaine de jours après la crue, les routes et les artères de la capitale n'ont toujours pas été nettoyées. Au fil des jours, la boue s'est asséchée et s'est transformée en poussière qui se soulève à la moindre rafale de vent. A la rue Hassiba, les pluies avaient charrié pendant deux jours des tonnes de boue et de détritus. Ces derniers se sont amoncelés aux abords des trottoirs et dans les avaloirs. Depuis, ces dépôts de boue ont séché et transformés en poussière qui se soulève au moindre vent. Les piétons, qui empruntent la rue Hassiba, sont souvent incommodés par ces escarbilles. Les autorités locales, qui ont à charge la mission de nettoyer l'espace public, n'ont rien fait. Sur la RN 24, notamment dans sa portion qui longe le littoral est de la capitale, l'accumulation de la terre et de la boue sur le bas-côté de la route confère à cet important axe routier des allures de «Hamada». Le moindre vent soulève la poussière dans les airs et oblige les automobilistes à fermer les vitres de leur voiture. Après le passage des inondations, des quartiers entiers ont été également court-circuités par les opérations de nettoyage, à l'instar du lotissement Rassauta. En empruntant, à partir de l'autoroute, la route principale qui mène au lotissement, on est frappé par l'insalubrité qui y règne. La poussière soulevée par le passage des voitures monte par colonnes dans les airs et pénètre dans les habitations. «Après les inondations, les services de la voirie de l'APC n'ont rien fait pour assainir les routes», confie un habitant du lotissement. «L'APC de Bordj El Kiffan dont dépend notre quartier a acquis du matériel moderne pour le nettoyage. Cependant, elle ne l'utilise que rarement. Ils le réservent en fait pour les grandes occasions, telles que le passage des cortèges officiels», déplore-t-il. En effet, la création de l'Epic Extranet au niveau des communes, qui ne sont pas couvertes par NetCom, a permis aux APC d'acquérir du matériel moderne de nettoyage. Néanmoins, ces moyens ne sont pas exploités équitablement. L'exemple le plus poignant est celui de l'APC de Dar El Beïda, qui réserve ce type d'équipement aux artères où sont implantés les grands hôtels. Des camions équipés de balais rotatifs sillonnent ces artères, à la recherche de la moindre poussière, tandis que des quartiers entiers de la commune croulent sous des tonnes d'ordures et de poussière. A Bateau-Cassé, dans la commune de Bordj El Kiffan, les stigmates des inondations n'ont toujours pas été effacées. Les monticules de boue formés par la crue ponctuent la route qui longe la mer. A proximité du Fort turc, ce sont les ordures qui attirent le plus l'attention. Des sachets, des canettes, des bouteilles en plastique et des branches d'arbres se sont amassés dans les moindres recoins du quartier. Cette situation n'a paradoxalement pas suscité auprès des responsables locaux une quelconque propension pour intervenir.