Ce constat établi, récemment, par les autorités locales prouve clairement la faillite d'une démarche et d'un dispositif censé, au départ, encourager l'investissement productif. Cette situation a poussé les pouvoirs publics à abandonner, en juillet dernier, l'ancienne formule du Calpiref et à la remplacer par un guichet unique piloté par la direction de la petite et moyenne entreprise. «Il est temps de récupérer tout le foncier octroyé par l'Etat dans le cadre de la concession, dont les projets prévus ne sont toujours pas lancés», a, d'ailleurs, rappelé le chef de l'exécutif lors d'une rencontre avec les opérateurs locaux. La wilaya de Sidi Bel Abbés qui dispose actuellement d'une disponibilité foncière estimée à 190 hectares, à Ras El Ma et au chef-lieu de la wilaya, demeure encore à la traine en matière d'investissement «en raison de dysfonctionnements multidimensionnels, en particulier, sur le plan de la gestion du foncier industriel», estiment de nombreux opérateurs locaux. Pourtant, avec ses deux zones industrielles (celles du chef-lieu de wilaya et de Telagh) et ses cinq zones d'activités (Ben Badis, Tenira, Sfisef, Mostfa Ben Brahim, Aïn El Berd), la wilaya de Sidi Bel Abbés recèle de grandes disponibilités foncières. Sans compter les actifs résiduels des anciennes entreprises publiques ainsi que les actifs «dormants» disponibles en milieu urbain et suburbain. Selon un rapport de la direction des Mines et de l'Industrie (DMI), la superficie totale cessible de ce fonds est de 478 hectares dont plus de 211 hectares comme superficie disponible. La zone industrielle (ZI) de Sidi Bel Abbés qui s'étend sur 494 hectares, compte à elle seule une superficie cessible de 434 hectares dont le taux d'occupation atteint 69%. Déclarée d'utilité publique, en juin 1974, par le wali d'Oran, le terrain d'assiette de la ZI a été définitivement cédé en 1994 à un organisme public, l'URBAT en l'occurrence. La gestion du foncier par cet organisme a, outre le fait d'avoir induit des conflits juridiques sur la nature du terrain, favorisé la spéculation foncière et la transformation des surfaces destinées à l'investissement en d'énormes points de stockage et, parfois même… en espaces d'habitation.